Il était vivant. Il était vivant, et ce n'était pas un rêve, et encore moins un cauchemar. Du moins n'en n'avait-elle pas l'impression. Et, alors que le cœur de John faisait des siennes, faisait hurler la machine qui contrôlait ses battements cardiaques, celui de Billie, s'il avait été sur écoute, aurait aussi faut crier l'engin. Car, si elle-même n'était pas branchée a un moniteur, son myocarde s'était excité à la vue du brun, étendu devant elle, qui faisait quasiment une crise cardiaque. Et là, il battait comme un fou dans sa poitrine. Oh, son rythme n'était peut-être pas aussi frénétique que celui du jeune homme devant lui qui, à cause des calmants qu'on lui avait certainement injecté, réagissait exagérément, mais elle le sentait pulser dans sa poitrine, expulsant en même temps que le sang dans son organisme autant de joie, de soulagement et d'espoir dans ses veines. Alors, bien sûr, Jacob était toujours en train de courir à sa recherche, et elle n'avait pas encore découvert le mystère de Mont Weather, mais le simple fait que John soit en vie faisait exploser son cœur de joie, et, tandis que le muscle donateur de vie pulsait comme s'il voulait sortir de la poitrine de la brune, les larmes roulaient toujours sur ses joues. C'était comme si elle n'arrivait pas à les faire arrêter. Elles coulaient, simplement, sans lui demander son avis, sans que le flot ne diminue. Alors qu'elle lui intimait de se calmer, elle pleurait toujours, savourant simplement le contact si réconfortant de sa main dans la sienne, de sa peau contre la sienne. Il était vivant. Jamais elle n'aurait cru pouvoir le tenir de nouveau, pouvoir entendre le son de sa voix. Toutes ces sensations étaient des sensations qu'elle avait enterrées en même temps qu'elle avait dit adieu à John. Ne pouvant lui offrir de sépulture, c'était dans son esprit que son corps s'était décomposé, c'était devant ses yeux, sous son regard horrifié, mortifié, que son corps avait été dévoré par tous les décomposeurs possibles et imaginables. Et pourtant, quand elle posait son regard sur lui à cet instant, la seule chose qu'elle voyait, c'était son sourire, son sourire qui venait d'éclairer son visage, tandis que, lentement, la machine infernale se calmait. Mais, toute à le regarder qu'elle était, elle ne l'avait pas entendu. Et ce n'est qu'en l'entendant la deuxième qu'elle sortit de ses pensées, qui, décidément, l'accaparaient bien trop souvent ces derniers temps. Mais celui qui les occupait était là, maintenant, donc tout allait s'arranger.
- Chut ... Il faut juste que tu te calmes.
Mais elle ne débrancherait pas la machine. C'était bien trop dangereux. Car, à cet instant, cet engin était ce qui permettait à la brune de suivre très précisément le rythme cardiaque du jeune homme, et ce qui pourrait, s'il ne se calmait pas, lui servir à réagir au plus vite et a entamer un massage cardiaque avant qu'il ne soit trop tard. Mais on pouvait quand même baisser le son de ces bips, non ? Elle se leva donc, et fit le tour du lit pour observer le monstre électrique dont l'écran était couvert de pics innombrables. Mais sur le côté, elle distinguait clairement plusieurs boutons, et après les avoir bien observé de près, elle appuya sur l'un d'entre eux, et le bruit infernal cessa d'un coup. Avec soulagement, elle se tourna vers le brun, revenant à son chevet en prenant sa main. Et là, sous ses larmes qui ne cessaient pas, un sourire idiot, a l'instar de celui du brun, se dessina sur ses lèvres. Il fallait qu'il se calme. Mais tout irait bien, puisqu'il était vivant.
Et puis soudain, la porte s'ouvrit à la volée, sur une docteur Tsing écarlate de colère, et un Jacob aux yeux plissés.