Troisième partie

Quand John passa un bras sous ses genoux, Billie secoua la tête. Mais trop tard, il l'avait déjà prise dans ses bras. La tête calée contre son torse, la brune ferma un instant les yeux en soufflant, avant de les rouvrir pour essayer de regarder le brun.
- John, ta jambe. Tu vas te faire mal.
Mais la vérité, c'était qu'elle ne savait pas si elle pourrait aller encore bien loin comme ça. Pourtant, elle n'avait pas couru pendant une heure ! Donc la grotte ne devrait pas se trouver si loin que ça ! Fatiguée, la jolie brune regardait la forêt, les arbres, tentait de reconnaître les lieux. Son regard se portait sur le sol, les troncs des arbres, la couleur des feuilles, et soudain, elle remarqua un petite monticule de feuilles mortes, à quelques mètres d'eux. C'était là qu'elle était tombée.
- Là ! Il faut descendre par là.

Lui aussi étudiait mentalement le terrain. Comment placer les mines aux endroits les plus stratégiques ? Et quels étaient les endroits stratégiques ? Une chose était certaine, il fallait éviter de faire quelque chose de trop prévisible, parce que, même si Jack imaginait les Terriens comme des sauvages, ils ne devaient pas être totalement dépourvu du sens de la survie s'ils avaient pu survivre malgré les radiations.
Se tournant vers Adèle, il haussa les épaules.
- Les Terriens sont des sauvages et vivent certainement comme les gorilles, alors ils sont un peu comme Tarzan !
Que de préjugés, mon cher ...

Ignorant la première remarque de Billie, John continua de marcher, tenant la jeune femme contre lui. Le brun grimaça légèrement mais continua son chemin et s'arrêta lorsque Billie, qui regardait la forêt depuis le début, lui désigna un monticule de feuilles mortes. C'était la ? Juste en dessous ? S'approchant donc du tas de feuilles, le jeune homme posa doucement Billie a terre puis se pencha a côté du trou.
- C'est la seule entrée ?

Adèle resta encore perchée sur son arbre, étudiant le terrain. C'était cela, il fallait alterner mines et galeries a des distances " négligées " mais que seuls eux connaîtraient.
- Ah ouais, et comment tu sais tout ça ?

La jeune femme hocha la tête. Elle ne voulait pas que John décide d'investir les lieux et ramène d'autres garçons pour tout prendre. Cette entrée était difficile d'accès, donc, pour le Terrien qui lui avait donné la fiole, c'était le plus sûr. D'ailleurs, la jolie brune espérait qu'il ne serait plus là ...
- Oui, je suis tombée là, quand je cherchais une plante pour te soigner. C'est d'ailleurs pour ça que mon épaule s'est rouverte.
En parlant de ça, elle jeta un regard à ladite épaule et grimaça. Non, vraiment, ce n'était pas joli à voir. En fait, ce qu'il aurait fallu faire, c'était cautériser. Mais maintenant, c'était trop tard, et il lui fallait un médicament. Elle releva alors la tête vers John.
- On y va ?

Jack haussa les épaules, avant de la regarder, sourire aux lèvres.
- Franchement, ils vivent depuis cent ans dans une jungle, sans aucune technologies, donc ça me paraît évident que ce sont des sortes de Tarzan.

Ignoran totalement le fait que Billie, une fois de plus, lui mentait délibérément, le brun jeta un coup d'œil au trou.
- Je vais passer en premier, je te réceptionnerai en bas.
Sans perdre une minute de plus, le brun se mît dos au trou et accrocha ses mains sur le bord de la roche avant de descendre en bas, tombant de plusieurs centimètres. Une fois a l'intérieur de la grotte, le brun releva la tête vers le haut, regardant Billie. Elle semblait légèrement inquiète. Peut-être était-ce son épaule qui la tiraillait ? Sûrement.
- Tu es sûre que tu veux descendre ? Je peux aller chercher le remède tout seul.

Adèle finit par s'accrocher a la grosse branche et descendit doucement, posant ses peds sur la branche d'en dessous.
- T'as sûrement raison, répondit-elle.

Oui, Billie mentait. Et c'était contre sa nature, parce que la brune n'était pas du genre à mentir. Mais bizarrement, elle sentait qu'elle devait protéger le Terrien de cette intrusion, elle devait le protéger d'eux qui venaient du ciel. C'était d'ailleurs assez ironique que la petite Billie, du haut de son mètre soixante-sept, se sente responsable d'un Terrien dont la stature était au moins deux fois plus imposante que celle de Billie. Voire trois.
Mais Billie est comme ça, que voulez-vous. Et puis, c'est aussi parce que face au Terrien, elle n'était pas certaine que John ait l'avantage. Alors comme ça, elle les protégeait tous les deux.
- Certaine, fit-elle en se penchant pour le voir.
Il était en bas, à deux mètres environs, et, en soufflant, la jolie brune se retourna à son tour avant de poser sa main valide sur le bord du trou, puis sa main au bras blessé, sans pour autant s'y retenir de tout son poids. Elle passa enfin ses pieds dans le trou, et, fermant les yeux, après s'être assurée encore une fois de la hauteur du trou, elle lâcha.

Le jeune homme la regarda descendre en hochant la tête.
- Ca ne m'étonne pas, fit-il, un brin prétentieux.
Puis il se tourna vers le camp.
- Alors, ton inspection des lieux a été concluante, camarade ?

John attendit quelques minutes avant que Billie ne se décide a descendre. Des que celle-ci eu lâché le bord de la roche, le brun la rattrapa sans broncher avant de la poser délicatement sur le sol.
- Je te suis, finit-il par lâcher après l'avoir regardée pendant quelques secondes.
Il fallait absolument qu'ils trouvent ce remède. D'ailleurs en parlant de remède, comment Billie avait-elle su choisir le bon ? Étrange. Jusque la, il ne s'était pas posé la question.

- Fais bien ton prétentieux ! répliqua-t-elle
Les deux pieds d'Adèle tombèrent lourdement sur le sol, annonçant son arrivée sur celui-ci. La brunette souffla sur une mèche de cheveux qui lui terminait devant les yeux et se recoiffa rapidement, souriante.
- Très concluante mon cher !

John la rattrapa. Non pas qu'elle en doutait, mais Billie se demandait si la jambe du brun allait tenir le choc. Apparemment, oui. Alors, en soufflant, quand il la posa doucement, au sol, elle passa une main dans ses cheveux pour dégager les mèches qui la gênaient, avant de tourner la tête pour retrouver le boyau qui s'enfonçait sous terre. Là, juste devant elle. Tournant la tête, elle capta le regard de John.
- C'est par là.
Elle avança alors, et pria pour que le Terrien soit parti.

- Et je ne vais pas me gêner ! fit-il sans lâcher son sourire en coin.
LEs bras toujours croisés, il la regarda descendre, et attendit que ses pieds ne touchent le sol pour s'approcher d'un pas.
- Et alors, qu'est-ce que tu vas mettre dans ton rapport ?

John hocha doucement la tête et suivit la jeune femme dans le tunnel, les yeux légèrement plissés pour tenter d'y voir clair. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait vraiment l'impression que Billie lui cachait quelque chose. Et a vrai dire, il détestait ça.
- Fais gaffe a pas tomber, fit-il, toujours derrière elle.
Mais après tout, il lui faisait cofiance.

Aide leva les yeux au ciel en entendant sa première phrase et lâcha un sourire. Ce mec n'était jamais sérieux, en fait.
Lorsqu'il s'approcha d'elle, la brune croisa aussi ses bras sous sa poitrine, prenant un air amusé.
- C'est classé Défense, je suis au regret de t'annoncer que tu ne verra jamais la couleur de ce dossier.

Billie longeait le tunnel, quand elle aperçut la lueur d'une bougie danser sur les parois en face d'elle. Ils avaient fini par y arriver, finalement. Durant un bref instant, son coeur déjà surmené bondit en pensant qu'elle n'allait peut-être ni mourir ni être amputée. Et puis la réalité la frappa. Quelques heures plus tôt, il n'y avait pas de bougies. Pas de lumière. Donc ça signifiait que le Terrien était ici. Pinçant les lèvres, elle eut un moment d'arrêt. Que faire ? Envoyer John dans une autre direction ? Le laisser découvrir ce qu'elle lui avait caché ? Le laisser découvrir le Terrien ? Elle savait que ça se terminerait mal, si elle les laissait tous les deux. Le Terrien avait failli la frapper, la tuer, ou faire d'elle ce qu'elle voulait, et elle ne savait d'ailleurs pas pourquoi il s'était retenu. Mais c'était le cas, et c'est pour ça qu'elle était encore là à cet instant. Pas en forme, mais là quand même.
Et John parla. Sa voix grave résonna dans le tunnel, et elle secoua la tête imperceptiblement.
- Non ... souffla-t-elle quand elle entendit du mouvement dans la grotte à seulement quelques mètres devant eux.
Le Terrien les avait entendu.

En arquant un sourcil, Jack se campa sur ses deux jambes, légèrement écartées. Classé Défense ? Pff, il était un peu l'une des quatre personnes qui avaient le plus d'autorité sur le camp, pour le moment, donc son excuse, elle était bidon.
- Dois-je te rappeler à qui tu parle ? dit-il avec un léger sourire en coin.
Légèrement machiste, le brun ? Hm ça dépend des points de vue.

John lui, fut aussi plus que surpris. Qu'est-ce que c'était que ce endroit ? Des bougies allumées, des étagères remplies de livres et de fiole, des peintures ... Lorsque la jeune femme souffla doucement, le brun plissa les yeux.
- Billie, chuchota-t-il, quelqu'un habite ici, il faut partir !
Sans se douter un instant que la jeune femme était déjà au courant de l'affaire, John sentit ses membres se crisper. A quelques mètres derrière lui, quelque chose venait de bouger. Qu'est-ce que .. C'est en se retournant avec rapidité qu'il aperçut enfin l'habitant de la grotte : un gigantesque Terrien au corps recouvert de peintures.

Un petit sourire fut arraché a la brune lorsqu'elle remarqua la position de Jack et décroisant ses bras, posant lentement ses mains sur les épaules du brun.
- Non, pas besoin Pinnochio, lui souffla-t-elle, amusée.

John tournait le dos à l'entrée de la grotte, mais pas Billie, qui l'avait en ligne de mire. Aussi vit-elle distinctement le Terrien se détacher dans l'ombre te avancer doucement vers eux, sans voir son visage. Et encore une fois, elle secoua la tête. Il fallait que John se mette derrière elle ! Quand le brun se retourna vivement et que le Terrien tiqua, la jolie brune ne put retenir un léger cri.
- Non !
Puis, avec vivacité, elle se glissa entre les deux hommes. L'un était plus grand qu'elle de quelques dix centimètres, tandis que l'autre la dépassait largement de presque deux têtes. Ce dernier avait aussi le corps couvert de peintures tribales, et c'est avec une fascination mêlée de crainte que la jeune femme les observa un instant. Elle ne les avait pas vu, ce matin, puisqu'il portait un manteau. Mais que signifiaient-ils ? Sans avoir le temps de se poser plus de questions, l'homme aux tatouages fit un grand pas vers eux pour attraper Billie par le bras afin de la pousser et de pouvoir être en face de John, les traits durs et le regard mauvais.
Et la brune, déjà faible, ne put résister contre la force du Terrien. Allant valser contre le mur, elle s'écrasa contre la paroi tout en gémissant. Son épaule .. Son épaule était encore touchée.

Sans bouger, Jack la laissa prendre du terrain jusqu'à ce qu'elle pose ses mains sur ses épaules. Arquant toujours un sourcil, il baissa la tête vers elle afin de pouvoir la regarder.
- Arrête avec ce surnom, on dirait que je mens tout le temps, fit-il sans lâcher son sourire en coin.

John n'était violent, au fond. Il aimait juste être respecté. Ainsi, peut-être aurait-il essayé de ne rien dire si le Terrien n'avait rien tenté. Mais lorsque celui-ci balança Billie contre le mur et qu'il entendit celle-ci gémir, la colère monta.
Oh, il savait bien qu'il ne ferait pas le poids face a ce géant. Il aurait pu ne rien faire, mais en voyant son air dur et Billie recroquevillée contre le mur, le brun serra les dents. Et les poings aussi. Du regard, il chercha quelque chose dont il pourrait se servir pour assommer l'homme et resta toujours aussi muet. Que fallait-il qu'il fasse hein ? Trouver le remède pour Billie ? Ce serait impossible avec cet homme sur les basques ! Et si ...
- Qui êtes vous ? demanda-t-il, cherchant a l'occuper. Pourquoi est-ce que vous nous voulez du mal ?

Adèle, remarquant que le brun devait se baisser pour le regarder, se rapprocha de lui, levant légèrement son menton pour rapprocher son visage du sien.
- On dirait ? Mais c'est le cas, mon cher !
Un petit sourire trônait toujours sur ses lèvres.

Un instant sonnée, Billie se recroquevilla sur elle-même contre le mur, presque par terre. Son épaule la faisait atrocement souffrir, et elle avait l'impression que son bras allait tomber à tout moment. Et en même temps, elle avait cruellement conscience de ce membre presque mort qui pendait à son épaule, dont s'échappait des vagues de douleur si puissantes que la plupart des gens auraient déjà sombré dans l'inconscience.
Mais pas Billie. Billie qui, au bout de quelques secondes - ou quelques minutes ? - redressa la tête autant qu'elle le put pour voir que John serrait les poings. N'attaque pas, John, songea-t-elle en essayant de se relever.
Mais le géant ne répondit pas au brun. Son masque de dureté, traversé de temps en temps par un rictus de colère, ne laissait passer aucun doute, aucun regret, aucune pitié. Et quand il s'approcha et prit John par le cou, Billie, qui n'arrivait pas à se relever, finit, grâce à l'aide du mur, à rester debout sur ses pieds. C'était un bon début.
- Arrêtez ! S'il vous plaît. Nous sommes venus vous demander de l'aide.
La jolie brune s'arrêta deux secondes, le temps que la vagu de douleur passe, puis elle releva le menton pour regarder le Terrien.
- Cette fois c'est moi qui ai besoin d'un médicament.

Toujours sans bouger, Jack la regarda se rapprocher et relever la tête vers lui pour pouvoir le regarder. Ah qu'elle était petite, la brune. Mais bon, il l'aimait quand même.
- Non, ce n'est pas le cas, fit-il en secouant légèrement la tête. Je ne suis pas un menteur, miss, on en a déjà parlé.
Il fit alors mine de réfléchir.
- Ce matin, dans ma chambre. Dans mon lit, rajouta-t-il avec un sourire en coin.

Se sentant brutalement soulevé par le cou, John crissa des dents. Tentant de se défendre, il n'arrêta de bouger que lorsqu'il vit Billie se lever.
Ce fut seulement alors qu'il comprit. Les yeux exorbités, il la regarda sans ciller.
- Billie ... Qu'est-ce que ...
Elle lui avait bel et bien mentit ! Et délibérément ! Elle lui avait caché l'existence des homme qui, apparemment, ne semblait pas si aimable ... Rageur, le brun remonta violemment ses jambes pour donner un grand coup dans le ventre du Terrien, avec tous les forces qui lui restaient.
Oui c'est vrai, il n'aurait pas usé de violence. Si Billie ne lui avait pas mentit ! Pourquoi parlait-elle a l'homme comme si celui-ci allait lui obéir ? Était-elle donc si stupide ? Que lui cachait-elle encore ?

Pleinement consciente de sa petitesse, la brune fit glisser ses mains, qui se trouvaient sur les épaules du brun, et les noua derrière la nuque de celui-ci, toujours aussi souriante.
- Et après c'est moi qui ramène tout a toi hein, fit-elle !
Deux petites fossettes vinrent de creuser sur les joues d'Adele qui ne lâchait toujours pas son sourire.

Le géant aux tatouages bougea à peine quand John lui donna un coup au ventre. Si peu de forces ... Avec un léger rictus, il appuya plus fort sur le cou du brun. Et le Terrien tourna à peine la tête vers Billie, ne lui jetant qu'un vague regard pour pouvoir apercevoir le sale état de son bras. Et il se reconcentra sur John, dont les pieds ne touchaient plus le sol.
- Je suis vraiment désolée, John, je ne pouvais pas te le dire ... souffla-t-elle, s'appuyant toujours contre le mur.
Mais il fallait qu'elle l'aide. Il était clair désormais que si la situation ne s'arrangeait pas, elle allait y passer. Mais elle n'allait pas laisser le Terrien qui l'avait épargnée une fois tuer aussi John. Alors, claudiquant, elle s'approcha des deux hommes, le regard fixé sur eux.
- S'il vous plaît. Vous m'avez épargnée une fois, je ne sais pas pourquoi, mais je vous en remercie. Et je ...
Une autre vague de douleur la terrassa, et elle faillit tomber à la renverse. Ce fut seulement le mur à côté d'elle qui l'empêcha de s'étaler au sol.
- Je vous en prie, laissez-le partir.

Et quand elle noua ses mains derrière sa nuque, Jack ne bougea toujours pas, restant dans sa position, campé sur ses jambes légèrement écartées.
- Ce n'est pas de ma faute si tu amène tout le temps ça sur le tapis ! Je t'ai déjà dit que je n'étais pas un menteur, mais tu en rajoute une couche. Donc, ça signifie que tu veux encore en parler.
SOn sourire, comme elle, ne disparut pas.

Sentant son souffle se couper, John se savait désormais au bord de l'étouffement. Ses poumons recherchaient vainement de l'air lorsque le Terrien ressera encore plus sa prise, manquant de lui rompre la nuque.
Dans l'incapacité totale de répondre a Billie, le brun ne pu lui jeter qu'un regard qui lui criait de s'enfuir, même s'il lui en voulait, il préférait qu'elle s'en aille afin de s'en sortir. Il pouvait l'entendre parler, dire a l'homme de l'épargner, mais il savait bien que l'homme n'avait pas l'air emprunt a obéir. Ce fut pourquoi, dans un élan désespéré, le brun réussit a baisser la tête et ferma sa mâchoire sur le poignet de l'homme jusqu'à ce que ses dents se touchent, broyant la chair pour qu'il le lâche.

Adèle plissa légèrement les yeux, le menton toujours levé vers Jack.
- Très bien, finit-elle par lâcher.
Sans rien dire de plus, elle détacha ses bras du coup de Jack et, sans se retourner, elle se mît a marcher dans la direction du camp.

Impuissante, Billie voyait John étouffer. Son visage virait au blanc et ses lèvres prenaient une teinte bleutée, et surtout, elle le voyait tourner le regard vers elle. Et même s'il ne pouvait pas parler, elle comprenait ce que ce regard signifiait. Enfuis-toi, Cours pendant qu'il est encore temps.
Mais la jolie brune ne partit pas. Au contraire, elle se rapprocha. Juste au moment où le brun mordit le Terrien, qui, de douleur, fut obligé de le lâcher, avant de relever son regard vers lui. Dans le même temps, Billie se jeta sur le Terrien afin de l'écarter de John, et, lui contre le mur, et elle contre lui, elle secoua la tête, faisant passer dans son regard toute la douleur qu'elle ressentait et qui lui parcourait le corps.
- Je vais mourir. Je vous en prie, aidez-moi comme vous l'avez déjà fait.

Cette fois, Jack resta bouche bée. Qu'avait-il fait ? Qu'attendait-elle qu'il fasse ? En plissant les yeux, il la regarda s'éloigner.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
Mais elle ne lui répondait pas, alors il fit un pas vers elle.
- Aller Adèle.

Lorsque le Terrien lâcha John, l'air afflua dans ses poumons comme s'il était un nouveau né. S'écroulant lamentablement sur le sol, le brun du s'y reprendre a plusieurs fois pour arriver a respirer, tentant de remplir a nouveau ses poumons de cet air qui lui était si précieux.
Il n'eu pas le temps d'en placer une que Billie se jeta sur le Terrien avant que celui-ci ne revienne a la charge, le plaquant contre le mur. Se déplaçant avant lenteur, le brun réussit a attraper une sorte de vase et le poussa un peu plus loin, histoire d'arriver a l'attraper pour assommer l'homme. Que devait-il faire ? La masse de muscles semblait être coincée par Billie, mais pas pour longtemps. D'ailleurs, d'ici, le brun pouvait voir l'épaule déchirée de la brune. Et il se demandait sérieusement si elle serait encore valide un jour.

N'écoutant pas les appels de Jack, Adèle continua d'avancer sans rien dire, le regard fixé sur la barricade du camp.

Déjà, Billie se sentait défaillir. Sa vision se troublait, et la pression qu'elle exerçait sur le Terrien devenait de plus en plus faible. Clignant des yeux, elle essayait de se fixer sur quelque chose pour que le Terrien arrête de tanguer bizarrement devant elle.
Désormais, elle s'appuyait plus sur lui qu'elle ne l'acculait contre le mur, et pourtant, il ne bougeait pas. En fait, son regard, qui était dur, semblait d'être imperceptiblement adouci, et le géant tatoué finit par baisser le regard sur l'épaule de la jeune femme, avant de la pousser doucement et de jeter un regard à John, encore par terre.
Aussitôt qu'elle ne fut plus accoudée à rien, Billie s'effondra, littéralement. Sans qu'elle en ait conscience, ses yeux se fermèrent et ses jambes la lâchèrent.
Mais le Terrien, en faisant signe à John de se lever, se dirigeait vers son antre.

Le brun fit la moue un instant, avant de rejoindre la jeune femme en trottinant. S'arrêtant à son niveau, il lui prit gentiment le bras pour qu'elle s'arrête à son tour et se tourne vers lui.
- Qu'est-ce qu'il y a ?

John leva les yeux vers le Terrien sans comprendre ce que celui-ci cherchait a lui montrer. L'homme venait de lâcher Billie, qui s'était littéralement écroulée par terre, chutant contre le sol rocheux. Exécutant l'ordre muet du Terrien, le brun se dirigea tout de même vers Billie, la redressant contre le mur. A vrai dire, il ne savait pas si elle était évanouie ou non. Il fallait faire vite.
- Ne bouge pas, fit-il tout de même,
Et sur ses gardes, il suivit l'homme tatoué avec autant de rapidité qu'il le pouvait.

Adèle ne s'arrêta pas tout de suite, mais lorsque Jack la prit par le bras, elle finit par se tourner vers lui, s'immobilisant. Un air plus que sérieux était plaqué sur son visage, et elle resta la, a le regarder, avant de lui répondre.
- Rien du tout.

Billie était bel et bien partie, et même si sa vie ne dépendait, la jolie brune n'aurait pas pu courir pour sauver sa peau. Adossée contre le mur, elle faisait peine à voir, avec le teint blafard, les lèvres violettes et l'épaule plus qu'horrible à regarder.
Mais le Terrien semblait vouloir l'aider. du moins à ce qu'il paraissait. En effet, il entrait dans s grotte à ce moment là, et, après avoir fouillé un moment parmi plusieurs feuilles, il en sortit un autre fiole, semblable à celle qu'il avait donnée pour John, mais dont le contenu était d'une couleur plutôt rougeâtre.
Il tendit la fiole au brun, le défiant presque du regard.

En voyant l'air sérieux sur son visage, Jack se tendit légèrement et devint sérieux à son tour. Pour une fois, aucun petit sourire n'étirait ses lèvres, et dans son regard brillait le sérieux.
- J'ai pas l'impression qu'il n'y ait rien.

John suivit l'homme dans la grotte et le regarda fouiller sans rien dire. Puis l'homme de retourna et lui tendit une fiole, d'un contenu rougeâtre. A quoi cela servait-il ? Peut-être a stopper la douleur, ou l'infection du sang ?
- Je dois lui donner ça ? Il faut qu'elle le boive ? demanda-t-il.
Pourquoi ne parlait-il donc jamais ? Il comprenait pourtant. Il était peut-être muet ? John garda la fiole dans sa main et passa lentement son autre main sur son visage mouillé du sueur. Quoique cette fiole fasse, il faudrait quelque chose pour nettoyer la plaie. Ayant peut que l'homme ne change d'avis et le décapite sur place, John retourna vers Billie et attrapa doucement celle-ci, la jetant par dessus son épaule. Il n'avait plus qu'a prier qu'il n'y ai aucun Terrien sur la route, sinon ils étaient tous les deux morts.

Adèle se dégagea de la poigne du jeune homme et continua a avancer, accélérant légèrement le pas. Elle se retourna vers lui avant de continuer.
- Il faut que j'aille préparer les mines.

Mais le Terrien ne répondit rien, et, pendant que John allait retrouver Billie, il se détourna pour attraper quelque chose un peu plus loin. Une sorte de long bâton en fer qu'il posa dans le feu. Se tournant, il vit alors que le brun était prêt à partir. Se rapprochant de lui, il lui tapota sur l'épaule. Enfin, tapota était un bien grand mot, puisque cela fit bien faire un grand pas en avant au jeune homme.
Du menton, il désigna la plaie de la jolie brune, avant de montrer le bâton en fer dans l'âtre. Il fallait cautériser, au plus vite.

Cette fois, Jack ne souriait vraiment plus, et adèle non plus. En plissant les yeux, il la regarda se dégager.
- Je peux savoir ce qui se passe ? Qu'est-ce que j'ai fait ? dit-il en la suivant et restant à ses côtés.
Là, il ne comprenait pas.

Lorsque la main de l'homme se posa sur son épaule, John cru bien que son heure, et celle de Billie aussi, était venue. Au début il ne comprit pas et se campa sur ses deux jambes, prêt a s'enfuir en courant, bien qu'il sache cela inutile.
Ce n'est qu'après avoir vu le bâton de fer qu'il comprit. Ce type était malade ! Utiliser ça sur Billie alors qu'en soi, elle était encore consciente ? La douleur allait la déchirer ! Mais a la fois, cela semblait inévitable. Le brun souffla donc et ramena Billie près du feu, l'asseyant sur le sol. Le brun s'assit face a elle et la cala contre lui, posant la tête de la brune son épaule pour la tenir. Il leva alors les yeux vers le Terrien et hocha doucement la tête, baissant le t-shirt de Billie.

Adèle tourna légèrement la tête vers Jack avant de la relever. Ils arrivaient a la hauteur du camp.
- T'as rien fait, répondit-elle sans équivoque. Je suis juste fatiguée.
Passant a travers un trou de la palissade, la brune rentra dans le camp des jeunes.