On the Ground

Pensive, le Second continuait tout de même se surveiller les alentours, restant aux aguets. En effet, il ne fallait surtout pas qu'ils se fassent repérer par des éclaireurs, qu'importe de quel camp qu'ils soient. Car depuis le départ des 100 de la station, nombreux avaient été ceux qui s'y étaient aventurés plus ou moins près, certains désirant tenter le diable, d'autre voir la catastrophe.
Elle, n'y était jamais retournée. Elle avait une fois de plus perdu trop de son peuple dans cette querelle, et avait préféré laisser ses squelettes dans les placards. Ceux dont les corps avaient déjà été rapatriés étaient des proches du clan, les seuls corps qu'il restait, c'était ceux des Grounders de galeries souterraines, qu'ils avaient réussi à attirer jusqu'ici pour leur porter aide. Ces corps là, personne n'y touchait : ils étaient maudits. A part cette superstition qui semblerait sûrement infondée pour n'importe quel membre de Skykru, les Terriens prenaient toujours soins de leurs morts, cela faisait parti de leurs traditions.
Ainsi, en arrivant proche de la station, après les quelques regards furtifs de Jack, le Second resta droite comme un iota sur sa monture, les émotions l'ayant déjà balayée quelques semaines plus tôt. L'odeur cependant, était toujours là, comme si la mort et les cendres avaient colonisé cet endroit pour ne plus le quitter. La brune stoppa son cheval et se laissa tomber sur le sol, accrochant son compagnon de route contre un arbre. Elle souffla légèrement avant de se retourner vers Jack, les yeux impassibles.

- Dépêches toi de trouver ton dispositif et de contacter tes semblables, plus vite ça sera fait, plus vite on pourra rentrer.

Et surtout, plus il aurait l'esprit occupé, moins il aurait l'idée de lui poser quelconques questions. Elle le préférait focalisé sur leur objectif que l'esprit vagabondant et surtout, l'esprit trop curieux découvrant des secrets.

John regarda la jeune femme partir en catimini, priant pour qu'elle ne se fasse pas attraper. Ce serait avorter leur plan dans l’œuf. Lorsque le silence revint doucement dans la salle, le brun souffla doucement. Il espérait sincèrement que leurs idées allaient fonctionner, sinon ils pouvaient tous dire adieu à leur escapade, et surtout, à la vie.
Les Terriens chuchotaient tous ensemble autour de lui, déblatérant dans leur langue natale dont il ne pipait mot. Que se disaient-ils donc ? Etaient-ils optimistes quand à leur potentielle sortie de cet endroit, où étaient-ils tous en train de maudire le Skykru de les mettre en danger ? De toute façon, le choix n'était pas grand : soit le plan marchait, soit ils mourraient tous saignés à blanc. Désormais ils n'avaient plus qu'à attendre, à feindre leur enfermement lors du passage des gardes et à les exterminer dès qu'ils viendraient chercher John.

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Dans la petite réserve, les 3 comparses écoutaient activement le plan de Billie. Bien sûr ils eurent tous la même réaction lorsqu'elle annonça, une fois de plus, que John était en vie. Oh lord, était-il donc invincible celui-là ? Les 3 échangèrent un sourire satisfait avant de se concentrer sur les informations de Billie : c'était ce soir où jamais qu'ils devaient s'échapper. Cela précipitait grandement les choses, et ils espéraient sincèrement que tous les autres seraient prêts lorsqu'ils se lanceraient dans cette mission suicide. Il faudrait les prévenir un par un, pour ne pas attirer l'attention. Lorsqu'elle leur parla de la radio, Peter jeta un coup d'oeil en direction de la pièce d'à côté, veillant à ne pas attirer l'attention pour l'instant.

- Aucune réponse depuis qu'on l'a trouvée ... On envoie des messages tous les 20 minutes en répétant la même chose, mais pour l'instant, la seule chose qu'on reçoit, c'est les interférences du Mont Weather.

La radio se trouvait à quelques pas d'eux, éteinte. En effet les jeunes avaient préféré l'éteindre lorsqu'ils ne s'en servaient pas, évitant ainsi de faire trop de bruit et d'attirer l'attention des gardes. Ils avaient jugé meilleur de rater un message et de le recevoir à nouveau plus tard plutôt que de se faire repérer et ainsi dire adieu à leur chance de contacter des potentiels survivants. Mais vu la situation dans laquelle ils se trouvaient, ils allaient probablement devoir augmenter la fréquence pour tenter le tout pour le tour.

Mais, plus que la vue morbide, ce fut l'odeur qui fit tiquer Jack. Entêtante, forte et amère, elle lui piqua le nez et la gorge, et lui fit plisser les yeux. Durant un bref instant, il se retint de respirer, conscient que s'il sentait cette odeur désagréable, c'est que, quelque part, il respirait des particules humaines. Mais, ne pouvait décemment pas s'empêcher de respirer pendant des heures, et se raisonnant, le jeune homme se remit à respirer, plus doucement, toutefois.
Il accrocha, avec des gestes lents et précautionneux, sa monture au même arbre auquel Shey avait accroché la sienne, puis, de manière presque religieuse, Jack brisa la cercle macabre, et il avança, silencieux, vers la station. Sa base était marquée d'une traînée noire, seule trace de la vague de feu qui s'en était échappée et qui avait ainsi décimer toute une armée, mais autrement, elle était exactement identique à celle qui se trouvait dans ses souvenirs.
La porte était baissée, l'intérieur, intact. Son peuple avait-il réussi à survivre? Etait-il le seul vivant, dehors? Etaient-ils tous prisonniers des Hommes de la Montagne? D'un côté, il espérait que certains avaient réussi à s'en tirer. Mais d'un autre côté, il se demandait comment ils auraient pu survivre, car face à la colère des Grounders encore en vie, il était difficile de résister et de ne pas mourir. Peut-être qu'être prisonniers de la Montagne n'était pas le pire, après tout ... Le jeune homme était empli de doutes et d'incertitudes, mais, en les chassant d'un geste imaginaire, il pénétra dans la station et se dirigea d'un pas décidé vers la radio maison d'Adèle. Il dût serrer les dents et fermer ses sentiments à double tour pour ne pas avoir de moments d'hésitation. Il la revoyait, là, accroupie devant le petit boîtier métallique, une pince entre les dents et des fils colorés dans chaque main, en train d'essayer d'amplifier le signal pour atteindre la plus grande distance possible.

Ils avaient passé tellement de temps dans cette station, elle, a bricoler, et lui, à la taquiner, parce qu'il n'était pas bon du tout pour bricoler donc il aurait été bien en mal de l'aider plus que pour lui passer la clé de 12. Il sentait sa présence partout, ici, et la revoyait peu importe où il posait le regard. Mais il ne devait pas penser à Adèle. Il devait se concentrer sur ceux qui étaient encore en vie et qui cherchaient sûrement à les contacter, cherchant à appeler à l'aide. Et, sans aucune hésitation, le jeune homme s'accroupit devant la radio, avant de tourner le bouton pour l'allumer. Un grésillement brisa le silence, et il tourna doucement le bouton pour régler la fréquence, cherchant rapidement s'il entendait un signal. Négatif. Il se doutait bien que ça ne marcherait pas du premier coup. Il attrapa ensuite le petit boîtier pour émettre un message, et, après avoir pris une inspiration, il appuya sur le bouton.

- Ici Jack, je suis à la station. Si jamais quelqu'un m'entend, faites moi signe.

Il relâcha le bouton, et posa le petit boîtier. Il tourna ensuite la tête vers Shey, un peu plus loin, à laquelle il n'avait pas répondu, se contentant de s'exécuter. Il se retourna ensuite vers la radio. Attendant. Il n'y avait pas grand chose de plus à faire, maintenant. Juste attendre. Attendre que quelqu'un l'entende.

Quand la Skykru se fut éclipsée discrètement, les Terriens se mirent à chuchoter furieusement, s'interpellant, s'interrogeant sur ce plan qui se dessinaient devant eux. Devaient-ils faire confiance à ceux qui descendaient du ciel? Car, maintenant qu'elle avait ouvert à certains d'entre eux, ils pourraient très bien s'échapper d'ici sans leur aide! Ils n'avaient besoin de personne pour rester en vie et pour se sauver, et s'ils avaient besoin d'aide, alors cela signifiaient qu'ils ne méritaient pas de survivre.
Pourtant, leur chef semblait être d'accord avec ce plan, avec cette alliance avec le Skykru. Et il semblait que cette idée se répandait parmi les Grounders. Certains restaient malgré tout réticents.
Mais les débats prirent fin presque instantanément, car deux infirmières entrèrent à peine quelques secondes après la sortie de Billie. Vêtues de blouses blanches, elles avaient le sourire aux lèvres et discutaient joyeusement, comme si elle ne faisaient qu'une opération de routine. Ce qui devait être le cas, en soit. Les Terriens, bouillant de rage, mais aussi d'épuisement, se recroquevillèrent au fond de leurs cages, tandis que les deux femmes ne les regardèrent même pas, se contentant d'aller vers le bureau. La première s'assit et commença à remplir une feuille, tandis que l'autre se mit à déambuler entre les rangées de cage, son regard scrutateur se posant sur les prisonniers. Elle ne semblait pas chercher quelqu'un en particulier. Elle était simplement ... Curieuse. Comme sil elle n'avait jamais vu ça. Comme si elle était en train d'apprendre et de découvrir le métier.

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Billie hocha la tête. Ils avaient eu raison de l'éteindre, car l'appareil faisait un bruit de fond sourd qui auraient pu finir par attirer l'attention, ce dont ils n'avaient absolument pas besoin. Cependant, il fallait accélérer la cadence, et, surtout ils avaient absolument besoin que les survivants de l'extérieur réussissent à capter leurs messages d'appel à l'aide. Ils n'avaient pas le choix, ils devraient l'allumer non stop et envoyer des messages sans interruption, jusqu'à ce que quelqu'un les entende.
Car Billie était persuadée qu'il y avait des survivants, là, dehors. Elle le savait au fond d'elle. Elle tourna alors son regard vers la radio et souffla doucement. C'était risqué de l'allumer en continu. Mais ils n'avaient pas le choix.

- Il va falloir qu'on l'allume et qu'on envoie des messages sans interruption jusqu'à ce soir, car il faut absolument que les autres nous entendent avant qu'ils ne sortent John de sa cage pour le saigner.

Elle regarda ensuite ses amis, avec qui elle avait vécu tant d'épreuves. Mais il lui semblait que le plus dur restait à venir, et son coeur se pinça quand elle pensa qu'encore une fois, ils risquaient de perdre certains des leurs. Mais elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour n'en perdre aucun. Elle s'en faisait la promesse.

- Une fois qu'ils auront fait diversion, dehors, il faudra qu'on rejoigne les Terriens et John au réfectoire, puis on ira directement au sas de sortie.

Elle devait encore réfléchir à un moyen pour ne pas empoisonner tout le monde à l'intérieur. Car elle n'en avait encore aucune idée. Et elle ne voulait pas tuer tous ces innocents. Certains étaient coupables, mais tous ne méritaient pas de mourir pour les erreurs et les choix de certains d'entre eux. Toutefois, et comme l'avait dit John ... Si elle voulait sauver son peuple, elle ferait le bon choix, en tant voulu. Pour le moment, il fallait simplement se concentrer sur la prochaine étape, et il s'agissait d'établir un contact avec les survivants de l'extérieur.

Consciente du mal que cet endroit avait causé à son peuple, le Second était elle aussi restée dans un silence quasi religieux après avoir urgé Jack de chercher la radio. Après quelques instants à avoir inspiré quelques bouffées dans l'odeur lui rappelait les corps calcinés qu'elle avait ramené jusqu'au village, la jeune femme décrocha un léger morceau de tissu de son vêtement et se l'attacha au niveau de la nuque, remontant l'avant au niveau de son nez et créant ainsi une barrière entre sa respiration et l'odeur de mort qui régnait en ce lieu. La Terrienne avait fait le deuil de son peuple lors du rapatriement des restes dans le village, et elle ne comptait pas s'y replonger par cette venue.
Le visage caché derrière son foulard, elle avait continué à avancer doucement, son regard suivant les pas de Jack. Lorsque celui-ci rentra à l'intérieur de la station, se dirigeant vers des boitiers métalliques enchevêtrés les un dans les autres, la jeune femme préféra rester à l'extérieur, ses mains se posant sur le sabre qui pendouillait contre ses hanches dans un geste de précaution : malgré la confiance qu'elle lui avait accordée jusque là, elle n'était encore sûre des intentions tant qu'il ne lui aurait rien prouvé. Et mieux valait-il jouer la carte de la prudence que celle de la mort.
Et puis soudain, après que le Skrykru se soit étrangement arrêté durant quelques instants comme s'il était captivé par quelque chose, il se pencha vers une caisse métallique. Quelques instants plus tard, un bourdonnement régulier se fit entendre, et après avoir entendu le jeune homme prononcer quelques mots, la Terrienne s'approcha, un tant soit peu intriguée. Elle se demandait bien comment cela fonctionnait mais surtout, elle espérait que le plan de Jack fonctionnait, et s'il en était ainsi, d'autres voix devraient surgir de cet étrange appareil.

A l'entrée des infirmières dans la salle, un silence glaçant se fit entendre. Les seuls bruits restants se composant des cliquetis des cages et du claquement des pas des deux infirmières.
John, toujours recroquevillé dans sa cage depuis le rapide passage de Billie, préféra rester dans cette position, ne sachant qu'attendre de cette visite. Ses yeux croisèrent tout de même rapidement ceux des autres occupants de la pièce, dont les regards haineux se jetaient sur les deux jeunes femmes. Il comprit alors une fois de plus les paroles de la Terrienne blonde, se doutant qu'à sa place il n'hésiterait pas non plus une seconde avant d'exterminer le peuple du Mounth Weather pour pouvoir sortir d'ici. Il avait seulement peur que le peuple qui habitait la Terre depuis le passage des radiations ne confonde escapade et vengeance, et que lors de l'attaque, ils ne fassent plus de morts que ce qu'il serait probablement nécessaire. Il espérait donc arriver à les rassurer lorsqu'ils sortiraient d'ici.

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Les quatre compères étaient toujours réunis dans la petite réserve, les 3 complices écoutant, le leader leur livrant les informations nécessaires. Ainsi donc, s'ils arrivaient à joindre ceux de l'extérieur, ils pourraient peut-être faire diversion. Mais dans leurs for intérieurs, Peter et Andrew se demandaient si cela allait vraiment être utile : en effet, même s'il restait des gens dehors, que feraient-ils pour faire diversion, sans armes, et surtout, en sous-effectif ? Car il devait rester tout de même peu d'entre eux et surtout, certains avait probablement achevés par les Terriens contre qui ils étaient plus ou moins en guerre.
Les doigts de Shobbian glissèrent doucement vers la radio, ses yeux scrutant, avant de l'allumer, s'il n'y avait pas de gardes à proximité de la porte des dortoirs. A vrai dire, la blonde espérait quelque part que ses anciens amis de l'extérieur lui répondent. Cela faisait un bon nombre de temps qu'elle faisait une confiance aveugle à Billie, mais elle se demandait ce qu'était devenue sa bonne amie Adèle, mais aussi Jack, et tant d'autres ... Elle espérait sincèrement avoir de leurs nouvelles, non seulement parce que s'ils le pouvaient, ils participeraient à leur sauvetage mais surtout, parce qu'elle avait envie de savoir que tout n'était pas perdu en dehors d'ici.
Ce qui se passa donc lorsqu'elle alluma la radio et joua machinalement avec les boutons de fréquence fit probablement accélérer le cœur de 4 jeunes présents dans la pièce. Entrecoupés par le fait que Shobbian avait du mal à trouver le bon canal, quelques mots se firent entendre :

- ...station ... m'entend ... signe ...

Andrew se jeta alors sur le poste et décrocha le micro dans un geste pressé, sa voix traduisant sa joie et surtout, peut-être un potentiel soulagement.

- Allo ? Ici Peter, des 100 ! Qui est là ? Est-ce que vous nous entendez ?

Jack n'avait même pas remarqué que la Terriene s'était arrêtée devant la station, sans entrer à l'intérieur. Au moins, il pouvait faire son travail sans être dérangé, ou avoir peur qu'elle ne l'égorge par derrière alors qu'il essayait de régler les fréquences. D'ailleurs, pour le moment, la grosse boîte métallique en question restait bien silencieuse, si l'on mettait de côté ce bourdonnement sourd et frétillant qu'elle émettait sans discontinuer, traduisant le silence qui régnait sur les ondes. LE jeune homme réalisa alors que cette situation aurait été inimaginable il y a de cela quelques siècles, quand les canaux étaient saturés et qu'on ne pouvait que difficilement demander à acquérir une onde radio pour diffuser du bon son. L'idée de créer sa propre station de radio lui traversa l'esprit. Il s'imagina, l'espace d'un instant, animateur, à raconter des blagues et discuter toute la journée, tout en passant de bonnes vieilles musiques entre deux. Puis, il se rappela où il vivait, et le contexte dans lequel ils vivaient, et son idée retomba dans les méandres de son esprit, tandis, qu'une fois de plus, machinalement, il tourna le bouton pour changer les fréquences. Il ne s'attendait pas à entendre une voix. PAs aussi claire. Il s'attendait seulement à entendre encore ce bourdonnement, ce son blanc qui tournait en boucle dans ses oreilles.

"- Allo?"

La voix s'éteignit dans un crachotement quand Jack tourna un peu trop le bouton, mais, d'un geste frénétique, le brun revint en arrière, juste à temps pour entendre la fin du message.

"-Est-ce que vous nous entendez ?"

Il crut reconnaître la voix de Peter, mais n'en était pas sûr. Tremblant d'appréhension, Jack attrapa le talkie walkie qui lui permettait d'émettre, et il appuya sur le bouton, avant de prendre la parole à son tour.

- Ici Jack, des 100! Je suis à la station!

Billie sentait au fond d'elle que leur plan allait réussir. Elle ne savait pas encore comment ni pourquoi, mais elle avait un bon pressentiment. Et elle avait appris à faire confiance à ce genre de pressentiments. Alors, quand Peter prit la parole, espérant obtenir une réponse, Billie serra les poings, le coeur battant à tout rompre, aussi bien par peur que les Hommes de la Montagne ne les découvrent en train d'essayer de prendre contact avec l'extérieur, que d'appréhension et d'excitation.

C'est alors qu'une voix hachée retentit dans la petite réserve, sortant de la petite radio aux pieds de Peter. Le message était incompréhensible, mais au moins, la boîte métallique avait enfin parlé et était sortie de son silence. Les ongles de la brunette s'enfoncèrent dans ses paumes, et elle se laissa tomber à genoux aux côtés de Peter, qui prit la parole à son tour. Et voilà, elle le savait! Elle savait bien qu'ils n'avaient pas tous péri, et qu'il y avait encore des survivants, là, dehors!

Je vais juste répondre pour ceux du Mounth Weather pour l'instant parce que ça sert pas à grand chose que je fasse le Second pour l'instant x))

Après les paroles de Peter, les quatre jeunes entassés dans la pièce avaient tous rivé leur regard sur la radio, s'échangeant de rapides coups d'oeil emplis de joie entre eux : quelqu'un était vivant, dehors ! Alors que les cœurs étaient serrés quelques jours plus tôt, ils semblaient aujourd'hui reprendre espoir parle simple d'entendre quelqu'un d'autre que leurs propres voix résonner dans la pièce. Et, alors que la radio grésilla quelques instants, lorsque la voix reprit, Shobbian eut un léger petit rire nerveux : cette voix, elle la reconnaissait ! C'était celle de Jack ! Et si Jack était là, alors son amie Adèle devait traîner dans le coin !

- Ici Jack, des 100 ! Je suis à la station !

La voix du jeune homme se propagea à travers la pièce comme une nouvelle, tintant à travers leurs oreilles telles les cloches du traineau du père Noël pour un enfant de 6 ans. Vivant, il était vivant ! Peter sauta littéralement de joie, manquant d'écraser l'émetteur entre ses doigts tellement il était heureux ! Ils allaient avoir de l'aide !
Le jeune homme se ressaisi immédiatement, ne perdant pas de vue leur objectif premier : maintenant qu'ils étaient tous les 2 sur le même canal, capable de s'entendre clairement l'un et l'autre, Peter devait absolument délivrer le message que Billie leur avait fait passer. Tant pis pour les nouvelles, il irait droit au but.

- Jack, ici Peter. Nous sommes retenus prisonniers au Mounth Weather, nous avons besoin de votre aide. Ça va être long à digérer mais John est en vie et il a réussi à plus ou moins créer une alliance avec les Terriens qui sont aussi enfermés ici. On doit agir ce soir, en attaquant les gardes de l'intérieur et en s'enfuyant dans la foulée, mais Billie a besoin de votre aide pour faire diversion à l'extérieur. Vous êtes combien encore en vie là dehors ? Vous arriverez à nous rejoindre sans vous faire attaquer par les Terriens de l'extérieur et avec des armes ?

En entendant la voix rouillée de Jack qui retentit dans les petites enceintes de la radio, Billie fit instinctivement un pas vers la machine de communication. Son coeur se mit à battre la chamade, et ses yeux s'écarquillèrent, au moment même où Peter prit la parole pour expliquer la situation à Jack. Mais Billie était surtout soulagée, car son instinct ne l'avait pas trompée. Ils étaient encore en vie, elle le savait!
Mais, avant de se réjouir trop vite, la jeune femme s'accroupit près de Peter, et elle le laissa parler, écoutant simplement.

Jack s'était lui aussi assis près de la radio, les genoux relevés et les coudes posés nonchalamment sur ces derniers, le talkie walkie dans la main droite. Les yeux perdus dans le vague, en attendant une réponse qui semblait mettre une éternité à arriver, le jeune homme essayait d'imaginer à quoi pourrait bien ressembler la suite. Que se passerait-il si son peuple ne répondait pas ? S'ils n'avaient pas réussi à trouver de radio? Serait-il condamné à finir sa vie prisonnier des Grounders, à craindre pour sa vie à chaque instant? Il finirait bien par arriver un moment où il ne souhaiterait plus que la mort, qu'ils mettent fin à sa vie de la manière la plus rapide et la plus indolore possible. Pour qu'il puisse aller rejoindre ceux de son peuple qui avaient déjà quitté ce monde. Ce devait être plus calme, là-bas, peu importe où c'était.
Mais alors que le brun était perdu dans ses pensées, le grésillement régulier de la radio crachota, et une voix claire résonna dans la station, sortant le jeune homme de ses réflexions. C'était Peter! Peter était en vie! Se redressant subitement, Jack écouta avec attention, buvant les paroles de son ami. Alors ils n'étaient pas tous morts! Ni John, ni Billie, ni Peter, déjà! Soulagé, le jeune homme souffla, quand Peter lui annonça qu'il faudrait passer à l'attaque le soir même. Se demandant si c'était possible, le brun tourna la tête vers l'extérieur et fit un signe de la main au Second pour qu'elle le rejoigne. Il se reconcentra ensuite sur la radio et appuya sur le bouton pour pouvoir émettre.

- Salut Peter, si tu savais comme je suis heureux de t'entendre!

Sa voix s'embruma ensuite quand il dut répondre à la question fatidique de combien ils étaient ici bas.

- Je suis le seul, Peter. Les autres sont tous morts. Ou bien ils se cachent bien, ajouta-t-il après une brève pause. Je suis actuellement retenu prisonnier par les Terriens, mais ils ont eux aussi leur peuple prisonnier par les gens de la montagne et une alliance entre eux et nous est envisageable our nous permettre de tous nous sauver.

Il se tut ensuite, attendant la réponse de ses amis.

Le seul ? Le brun était donc le seul survivant ? Les points de Shobbian se serrèrent brusquement, et elle tourna la tête quelques instants, réprimant sa colère de son côté : Adèle était morte. Adèle, son amie qu'elle connaissait depuis l'Arche, avec qui elle pactisé dès leur descente sur Terre. La blonde se retint d'arracher le micro des mains de Peter pour demander confirmation à Jack, relevant la tête vers son groupe en soupirant légèrement.
Peter, qui avait remarqué son petit manège, activa le micro et resta muet quelques instants, ne transmettant que des grésillements à Jack. Merde.

- ... Nous sommes aussi très heureux de t'entendre Jack, ça fait plaisir de savoir que tu t'en es sorti. Ici on est environ une cinquantaine.

Le jeune homme était donc plus ou moins retenu par les Terriens, puisqu'il avait laissé sous-entendre qu'il y avait une alliance possible avec eux. C'était sûrement cela : si les deux peuples s'aidaient mutuellement à sortir, alors ils auraient sûrement une chance de paix. Il fallait donc agir rapidement, et de concert.

- Très bien, s'ils sont aussi de notre côté c'est tant mieux, ici ils ont accepté de nous aider en échange de leur sortie. Il faut qu'on s'organise le plus rapidement possible, parce que si vous pouvez venir faire diversion dehors, on aura le temps de rassembler tout le monde à l'intérieur. Mais il faut faire vite, le temps presse.

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A côté de Jack, le Second avait tout entendu.
Ainsi donc, son peuple prisonnier de la montagne avait monté une alliance avec les Skykru. Etonnant. Peut-être avaient-ils juste compris, comme elle, qu'ils pouvaient ponctuellement se servir d'eux pour sortir de la Montagne. Et c'était tant mieux : d'abord sortir de là-bas, ensuite ils verraient pour la suite.
La grande brune posa une main de fer sur l'épaule du jeune homme, le forçant à relever la tête pour l'écouter après les paroles de Peter.

- S'ils sont cinquante là dedans, et que mon peuple est prêt à les aider, il n'y aura jamais de meilleure occasion. Que la commandante entende raison ou non, nous partirons avec mes troupes et nous ferons diversion en attaquant les hommes de la Montagne depuis l'extérieur. Dis à ton peuple que nous y serons dès la tombée de la nuit, armés.

Ils étaient environ une cinquantaine. Quand il entendit la réponse de son ami, Jack ferma les yeux, et une vague de soulagement de libéra à l’intérieur de lui, le soulagement de ne plus être le seul de son clan, d’avoir encore des amis, là quelque part, certes emprisonnés, mais encore en vie. Il devait donc faire tout ce qui était en son pouvoir pour les sortir de là. Évidemment, cela passait par s’allier aux Grounders, mais ils n’avaient pas le choix, et il devait bien avouer que ce plan était le seul qu’ils avaient.
Ainsi, quand Peter lui explica comment était censée se dérouler la soirée, Le Brun hocha la tête. Il n’aurait jamais osé espérer passer à l’action si rapidement. Mais après les événements qui s’étaient déroulés dernièrement - et surtout, depuis la mort d’Adèle - le jeune homme avait besoin de se défouler, de servir à quelque chose, de sauver ses amis puisqu’il n’avait pas pu la sauver elle.
Alors évidemment, qu’ils seraient prêts. Ce qui fut heureusement confirmé par la Second, qui posa soudain sa main sur l’épaule de Jack, qui ne s’y attendant pas, sursauta légèrement, absorbé dans ses pensées qu’il était.

—

Bullís avait écouté Peter décrit la situation, et surtout, d’écrire le plan qu’ils avaient imaginé. Quand elle y pensait, ils avaient de réelles chances de s’en sortir. Surtout avec les Grounders de leur côté en dehors de la montagne. Elle se souvenait encore de ce jour où ils les avaient attaqués. Elle se souvenait de la rage sur leurs visages et dans leurs yeux. Elle ne pourrait jamais oublié cette haine qu’ils leur vouaient, ni ce sentiment de déchirement quand elle avait compris qu’ils étaient responsables de la mort de trop de son peuple. Et pourtant, il fallait leur faire confiance, dans une certaine mesure. Il fallait s'allier. Alors oui, elle vaut confiance en leur plan. Connaissant leurs alliés, elle préférait les avoir dans son camp plutôt que contre eux, et il n’y avait donc aucune raison que leur plan cafouille.
La brunette entendit alors une seconde voix répondre par la petite radio. Une voix féminine. Durant un quart de seconde, elle plissa le nez, ne comprenant pas, puis elle réalisa qu’il devait s’agir d’une Grounder. Ce n’était pas la Commandante à priori, mais peu importe l’avis de cette dernière, ils auraient le soutien des Grounders suivant celle qui venait de parler. Parfait, si cela leur permettait de diviser le clan des Grounders, ça ne pouvait que leur être bénéfique à eux. Hochant la tête, Billie se tourna alors vers Shobbian et Peter.

- Parfait alors. Jack, essaye de garder cette radio avec toi pour que nous puissions communiquer le plus possible.

Le Second resta quelques instants immobile avant de retirer sa main de l'épaule de Jack, s'en servant pour remonter le bandeau qui remontait jusqu'à son nez, utilisé pour ne pas qu'elle respire l'odeur de mort qui planait autour d'eux. Elle ferma les yeux quelques instants, s'imaginant à nouveau en train de traîner les corps, ou du moins les cendres de son peuple, vers le village. Était-elle en train de prendre la bonne décision ? Voyait-elle juste en plaçant sa confiance dans l'une des personnes qui avait massacré une bonne partie de son peuple juste ici ?
Le choix n'était, de toute façon, pas bien grand. Et quoiqu'il advienne, même si le Second n'en était pas au courant, la Commandante avait pris une précaution très particulière pour que le Skykru respecte ses engagements. Et peut-être découvrirait-il cela si jamais l'opération que le jeune homme et Shey étaient en train de monter arrivait aux oreilles de la Commandante.

- Bien, emmène ton appareil avec toi, ton peuple a raison, il faut que nous puissions savoir quand donner l'attaque lorsque nous serons au Mounth Weather.

Elle ne comptait pas rester une minute de plus ici et surtout, ils devaient se dépêcher de rentrer jusqu'à l'orée du village afin que le Second puis s'éclipser discrètement avec sa milice et récupérer toutes les armes dont ils avaient besoin s'ils voulaient arriver à la tombée de la nuit auprès du peuple de la Montagne.

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Shobbian et Peter hochèrent la tête de concert aux paroles de Billie, approuvant ses dires : ils avaient besoin d'être en contact avec Jack pour pouvoir lancer l'assaut au bon moment. Le seul problème étant "la variable John" : en effet, aucun d'entre eux ne pouvaient prévoir à quel moment les sbires de Tsing iraient chercher le jeune homme pour le vider de son sang une bonne fois pour toutes. Ils devaient donc être prêts à toute éventualité, et ainsi commencer à mettre en oeuvre leur plan d'action dès maintenant, pour être au taquet lorsqu'ils devraient chacun exécuter leur part du deal. De toute manière, les jeunes enfermés dans le Mounth Weather n'avaient pas grande liberté quand à leur champ d'action : ils dépendaient de John et de ses compatriotes, mais aussi des Grounders de l'extérieur, qui leur serviraient de diversion pour tous se rejoindre au réfectoire et ensuite s'enfuir par le sas de sortie.
Mais déjà, ils devaient trouver de quoi s'armer si jamais quelque chose tournait mal, et ils n'avaient aucune idée d'où trouver quoique ce soit. Bien pire, ils ne savaient si Billie serait d'accord pour utiliser la violence contre les habitants de la Montagne : ils la savaient pacifique et déterminée à ne pas exterminer ce peuple terré ici depuis de très nombreuses années, mais lorsqu'ils leur faudrait sortir, ils devaient forcément considérer l'éventualité que l'air contaminerait toutes les personnes non immunisées aux radiations se trouvant à l'intérieur. Certes, une bonne partie d'entre eux méritaient sûrement d'être réduits en cendres, mais qu'en était-il des enfants présents ici ?
Peter prit alors la parole, brisant le silence et éteignant la radio pour pas que Jack ne l'entende.

- Billie, une fois qu'on se sera tous rejoints à la cafétéria, qu'est-ce qu'on fera ? Il faudra forcément ouvrir le sas pour sortir, ou alors on se retrouvera tous soit tués par les gardes, soit coincés ici parce que notre plan aura foiré.

Jack écouta les paroles de Billie, qui lui conseillait de garder la radio avec lui, et il se releva au moment même où la Second retirait sa main de son épaule. Soulagé de savoir que tout le monde à l'intérieur était sain et sauf, le le jeune homme se sentait plus léger, comme si un poids lui avait été enlevé. Evidemment, tout n'était pas fini. Il fallait dans un premier temps qu'ils réussissent à partir avec une petite troupe Grounders, si jamais la commandante n'était pas d'accord pour venir en aide aux prisonniers de la montagne. Et ensuite, il faudrait que leur plan réussisse, ce qui, encore une fois, n'était pas gagné. Mais Le Brun avait espoir.
Après tout ce qu'ils avaient traversé, ils ne pourraient que s'en sortir. Il sortit donc de l'ancienne station pour rejoindre sa monture, attendante la jeune femme avant de monter en selle.

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A vrai dire, Billie avait essayé de ne pas penser à cette question, qui, évidemment, lui avait traversé l'esprit. Elle se souvenait encore de ce moment où elle avait réussi à leur échapper, et qu'elle s'était retrouvée à deux doigts d'ouvrir le sas. Elle se souvenait encore de la peur dans leur visage, la peur et la colère. Aussi, quand Peter la lui remit en pleine face, la petite brune leva son regard noisette vers lui, l'incertitude au fond des yeux. Elle ne voulait pas sacrifier tout le peuple qui vivait ici. Mais s'il n'y avait pas d'autre sortie ...
- Il y a forcément un moyen pour entrer ici sans contaminer toute la montagne, sinon ils ne sortiraient pas du tout. Il faut juste qu'on trouve cette entrée.
Et elle espérait de tout coeur qu'ils y arriveraient.

Le Second resta quelques instants immobile, son regard tentant à la fois de fuir et de s'accrocher au lieu que les entourait : cet endroit, départ de la querelle entre Skykru et Grounders, et maintenant à l'aube de leur réconciliation. Ils devaient se dépêcher, car s'ils devaient agir avant la tombée de la nuit, il allait falloir chevaucher rapidement. De plus, ils devaient repasser à l’orée du village pour que la jeune femme emmène sa milice avec elle.

- En route Skykru, le temps est précieux.

La brunette sauta rapidement sur sa monture et lui ordonna d'un coup sec de se lancer au galop, laissant derrière eux le paysage désolé qu'était l'ancienne station, à la fois empli de souvenirs pour les Terriens que pour le peuple venu du ciel, et surtout pour Jack. S'ils voulaient arriver à rester focus et libérer leurs deux peuples, Shey se devait de surveiller les actions du jeune homme et s'assurer de sa loyauté envers eux, tout en trahissant sa propre loyauté envers sa Commandante, de laquelle elle n'avait d'ailleurs toujours pas eu de nouvelles, celle-ci s'enfermant étrangement dans ses quartiers depuis le "meurtre" de la grand place qui avait eu lieu de nombreux jours auparavant.

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Peter passa nerveusement ses mains sur son visage après les paroles de Billie. Le stress commençait à s'accumuler, et il savait qu'il n'y avait pas lui qui le ressentait : les mains moites de Shobbian, le visage anxieux de Billie, la jambe tremblante d'Andrew ... Ils étaient tous dans le même bain, et ce bain commençait à suinter la mort ... Allaient-ils encore devoir sacrifier l'un de leurs, ou même plusieurs, pour arriver à sortir d'ici ? Quand est-ce qu'ils seraient enfin tranquilles ?

- Bon, donc si on réfléchit bien, on a encore un peu de temps avant de déclencher le plan : il faut à la fois que John et les Terriens emprisonnés ici passent à l'action en mettant hors-jeu les gardes qui viendront les chercher et nous rejoignent au réfectoire, et à la fois que Jack et les Terriens de dehors soient ici pour nous aider à faire distraction et nous soutenir pour qu'on sorte.

Qu'est-ce qu'ils allaient faire en attendant ? Essayer de trouver un moyen de sauver les "innocents" du Mounth Weather ? Trouver de quoi s'armer ? D'ailleurs, ils n'avaient toujours pas prévenu le reste des 100 de leur plan, mais ils avaient sûrement raison de le garder secret : il ne fallait pas que les gardes se rendent compte d'une quelconque once d'anormalité. Ils devaient garder profil bas jusqu'à ce que tout commence. Peut-être avaient-ils juste besoin d'un peu repos, pour être en forme lorsque tout serait lancé.

En effet, le temps leur était compté. C'est donc à la suite de Shey que Jack talonna son cheval pour emboîter le pas à la jeune femme en galopant. Dans son esprit, toutes ses pensées s'entremêlaient. L'espoir, la détermination. Leur chance de réussite n'étaient pas bien grandes, cela aurait été se voiler la face que de croire le contraire, et pourtant, le brun au visage à moitié défiguré par les flammes, ne s'accordait pas un millième de seconde de penser à ce qu'il se passerait pour lui par la suite, si jamais ils ne réussissaient pas à sauver les leurs, prisonniers de la montagne. Il y avait fort à parier qu'il ne ferait pas long feu. Durant un quart de seconde, la rage à laquelle il se raccrochait pour sauver les siens s'ébranla, et les doutes se filtrèrent un chemin parmi les nombreuses barrières qu'il avait mises. Durant ce quart de seconde, il se prit à regretter d'avoir survécu à cette fameuse bataille, ici, qui leur avait coûté la moitié, ou plus, de leur peuple. Il aurait enfin eu un peu de repos. Durant ce fameux quart de seconde, un élan de rage l'étreignit, et il s'imagina égorger Shey, non pas rapidement et sans douleur, comme elle avait tué Adèle, mais dans le sang et la souffrance.
Son cheval vira alors un peu sur la droite pour éviter une grosse pierre, et le changement de trajectoire fit revenir Jack à la réalité. Il ne fallait pas penser comme cela. Ils allaient les sauver, et c'était tout.

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Pour le moment en effet, ils n'avaient pas grand chose à faire, si ce n'est fignoler les préparatifs, pour que tout soit parfait pour que leur plan fonctionne une fois que les différents groupes soient prêts à passer à l'action. Tout préparer, c'était trouver cette fameuse sortie par laquelle les Hommes de la Montagne quittaient leur abris de béton, et prévenir le reste des 100, dans la discrétion la plus complète. Ils auraient donc besoin de se séparer en plusieurs groupes, au moins 2 pour chercher la sortie, pendant que le dernier serait chargé de prévenir les autres.

- C'est ça, il faut qu'on trouve la sortie et qu'on prévienne les autres. Le plus efficace serait de se séparer pour trouver la sortie, et le dernier explique la situation aux autres.

La brunette regarda ses amis, qui affichaient tout autant qu'elle l'angoisse et le stress qui commençait à les assaillir.

Les deux cavaliers arrivèrent rapidement proche de l'une des entrées du village après quelques minutes de galop, ayant traversé la forêt tels des loups rentrant au terrier. Loin de se douter de la courte pensée de Jack à son égard, car trop concentrée par la mission qui les attendaient, le Second sauta de son cheval avec une rapidité déconcertante pour un simple Skykru. Elle se tourna alors vers le jeune homme, les doigts posés sur ses lèvres pour lui intimer le silence.

- Reste ici, je vais m'occuper d'aller chercher mes hommes et quelques fidèles. Ne fais pas le moindre pas à l'intérieur du village, pas le moindre bruit, pas le moindre souffle. Eteins ton appareil si tu ne veux pas qu'on nous repère.

En effet, si la Commandante apprenait une quelconque once de ce plan, la jeune femme risquait fortement de le regretter. Mais elle était sûre qu'une fois la mission terminée, elle comprendrait qu'ils avaient réussi un coup de maître : car la commandante compterait sûrement sur cette opportunité pour éliminer ces hommes de la montagne qui les persécutaient à petit feux depuis tant d'années. La brune n'attendit aucune réponse de Jack avant de s'éloigner rapidement pour entrer dans le village.


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Shobbian regarda ses 3 amis tour à tour, se demandant qui serait à mieux pour chaque petite mission que Billie venait d'énoncer. Billie était la personne idéale pour pouvoir convaincre les autres de rester calmes face à la nouvelle qu'ils allaient annoncer au reste des 100, seulement, la jeune femme était quasi sûre que Billie tiendrait à aller chercher la sortie avant de pouvoir trouver un moyen de ne blesser personne lorsqu'ils s’échapperaient ...

- Je peux me charger d'annoncer la nouvelle aux autres avec Andrews, Peter et toi vous pouvez aller chercher la sortie, non ?

Le regard de Peter s'était rapidement porté vers leur chef, se demandant si elle allait approuver la décision de Shobbian : c'est vrai que Shobbian était plutôt proche de tout le reste du groupe, Billie était cependant la plus respectée depuis le "départ" de John, mais aussi suffisamment bornée pour, comme elle le leur avait fait comprendre, vouloir trouver une solution pour sauver les innocents parmi les habitants du Mounth Weather.

Et c'est ainsi seulement maintenant que le jeune homme comprit que Shei n'avait pas eu l'aval de sa Commandante pour décider de se joindre à eux pour essayer de libérer leur peuple. Durant un bref instant, qui suffit à la jeune femme pour sauter à terre et rejoindre son village, Le Brun fut hébété, tellement surpris de ne pas y avoir songé une seule seconde, et surtout de se rendre compte que si la commandante réalisait ce qui s'était tramé dans son dos ...
Jack ne voulait pas y penser une seule seconde. Alors, il écouta la jeune femme et ne fit aucun bruit, dissimulant sa monture derrière des buissons. De toute manière, il n'avait pas grand chose d'autre à faire que de l'écouter, il était sur son territoire après tout.

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Il est vrai que Billie aurait été la mieux placée pour convaincre les autres des 100 que leur plan était la seule chance qu'ils avaient de se sauver. Et pourtant, pas une seule seconde la brunette n'avait eu en tête de ne pas chercher la sortie de secours. Celle qui leur éviterait de tuer des centaines d'enfants et de femmes, d'innocents. Celle qui leur permettrait de ne pas devenir des meurtriers. Mais en songeant cela, elle semblait comme oublier le nombre de Grounders qu'ils avaient tué grâce aux petites bombes qu'ils avaient placé sur tout le terrain autour de leur navette. Oui, à priori, c'était quand ça l'arrangeait ... quoi que si on lui avait posé la question, elle aurait sûrement plaidé la légitime défense, car les Grounders allaient les tuer. Et dans ce monde, c'était tuer ou être tué. Alors oui, ils avaient tué, tous ensemble, mais peut-être elle, John et ceux qui avaient pris la décision de poser les mines, un peu plus que les autres. Tandis que là, les femmes et les enfants, les vieillards, qui vivaient sous terre ... Ils n'avaient rien fait à personne et ignoraient sûrement m^mee ce qui se tramait ici. Elle ne pouvait se résoudre à les sacrifier. Même si une petite voix au fond d'elle lui soufflait depuis le début qu'elle n'hésiterait pas une seule seconde si jamais il n'y avait pas d'autre solution ...
- Ca me semble parfait, acquiesça-t-elle en tournant la tête vers Peter, son coéquipier.

Le Second s'aventura donc rapidement dans le village, laissant derrière elle Jack et ses pensées. Alors qu'elle s'approchait de l'endroit où elle avait prévenu le sous-chef de sa milice de la rejoindre, la jeune femme hésita quelques instants à entrer dans les quartiers de la Commandante, guettant d'un oeil aguerri les deux gardes qui surveillaient l'entrée. Pourquoi la Commandante s'était-elle si soudainement isolée et n'avait-elle plus quitté ses quartiers ? C'était en partie à cause de cette disparition que le Second avait décidé de prendre les choses en main, refusant de laisser passer une opportunité qui lui semblait désormais la meilleure qu'elle n'ait jamais eu de connaître : jamais les hommes de la Montagne ne seraient plus vulnérables que ce qu'ils ne l'étaient maintenant, grâce aux Skykrus qui pouvaient communiquer entre eux depuis la prison qu'était la montagne. Il fallait donc se résoudre à accepter et saisir cette chance qu'ils avaient, en mettant leurs différents de côté ...
La brune fut tirée de ses pensées par un cri intense qui résonna dans tout le camp, brisant tout autre son qui tentait de s'y propager. Ses sens alertés lui indiquèrent que cet appel de douleur cinglant, provenant des quartiers de la Commandante, avait rapidement été étouffé, emportant avec lui son secret. Le Second secoua rapidement la tête, ne reconnaissant pas la voix de la Commandante, et se doutant que les gardes auraient accouru si tel était le cas. Elle repris donc rapidement sa course pour arriver là ou l'attendait son mercenaire.

- Rassembles tous ceux que je t'ai nommés et rejoins moi aussi rapidement que tu le peux à l'orée de l'entrée de la montagne. Je te dirai mes ordres là-bas, nous attaquerons dès la tombée de la nuit. Laisse derrière toi un homme de foi pour prévenir la Commandante si nous ne sommes pas de retour au lever du jour.

Elle savait qu'en partant immédiatement avec Jack, sa milice ne tarderait pas à les rejoindre rapidement, et qu'ils auraient ainsi le temps de prévoir aussi vite que possible un plan d'attaque précis lorsqu'ils seraient à la Montagne : ils n'avaient plus qu'à y aller.


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Les 3 énergumènes se doutaient donc tous de la réponse de Billie, et Shobbian esquissa un petit sourire en y pensant : Billie était aussi têtue qu'une mule, mais cela voulait aussi dire qu'elle faisait entièrement confiance à ses camarades pour le reste du plan, et cela lui réchauffait le coeur.

- Bien, fit-elle, on se charge de rester en communication avec Jack pour être au courant de l'avancée des Grounders, et dès qu'il commence à être suffisamment tard, on prévient tout le monde du plan et on attend votre retour pour foncer vers le réfectoire ?

En effet, il y avait tout de même toujours un risque que ceux qui aillent chercher la sortie se fassent prendre par les gardes du Mont Weather, et qu'ils ne soient pas de retour au bon moment. Dans ce cas là, tout se compliquait, et pas qu'un peu ... Ils devraient donc être les plus discrets possible, mais aussi avoir la possibilité de s'échapper rapidement si jamais ils venaient à être découverts. Peter frissonna légèrement à la pensée de se faire attraper par les gugus armés, et ne serait donc pas autant explorateur que Billie quand à l'idée de chercher une sortie leur permettant ET de sortir, ET de sauver tout le monde. Au fond tout ce qu'il fallait, c'était une sortie non ? Mais il était tout de même d'accord avec l'idée d'essayer de sauver le maximum de monde, alors il devrait probablement prendre son courage à deux mains ...