On the Ground

Rencontrer la chef des Terriens. Était-ce une bonne idée ? Certainement pas. Mais avaient-ils le choix ? Jack en doutait franchement, quoi que leur geôlier ne leur ai pas encore demandé de sortir et d'aller affronter leur commandante qui avait ordonné cette attaque. Et pour quoi, au juste ? Ah oui, ils avaient juste atterri au mauvais endroit au mauvais moment.
Mais a vrai dire, ils n'avaient pas le choix, car c'était soit ça, soit risquer une nouvelle guerre. Donc le choix etait vite fait.
Ainsi, quand il se tourna vers Adèle, il haussa les épaules.

- Ça vaut le coup d'essayer, non ?

Il se tourna ensuite vers le Tetrien, qui hocha la tête.

- Je suis allé lui demander une audience il y a quelques heures. Vous la rencontrer dans une heure.

Une heure ? Eh beh. C'était plutôt rapide, comme délai. Et a vrai dire, le brun en etait quelque peu surpris. Et aussi stressé, angoissé, apeuré. Mais bon, ils avaient survécu à pire, non ? Peut-être oas, non ...

Billie se redressa d'un coup, quand elle entendit la porte claquer. Mais avant qu'elle n'ait eut le temps de se retourner, on lui attrapait violemment le poignet, et elle découvrit avec surprise le docteur qu'elle avait croisé avec Jacob. Lequel, les yeux ronds comme des billes, les observait tour à tour, John et elle. Qu'est-ce qu'il avait encore, celui-là, songea-t-elle en voulant de dégager, au moment même où la femme la lacha, se rendant certainement compte qu'elle avait serré trop fort, et que son ton etait quelque peu trop colérique. Ce qui ne fit que renforcer l'impression de Billie. On n'avait pas voulu lui dire que John etait là. Elle avait demandé s'ils avaient trouvé les autres, et on lui avait répondu non, en la regardant dans les yeux. Ils cachaient quelque chose. Et elle comptait bien découvrir quoi.

- Oh oui, il aurait meme failli mourir ! Mais si vous ne lui aviez pas injecté tant de calmants, il n'y aurait pas eu de probleme !

Elle cria certainement un peu fort. Mais que voulez-vous, toute la tension qu'elle avait accumulé et la découverte de John vivant lui faisaient perdre ses moyens, et cette femme qui lui cachait vraisemblablement beaucoup de choses ne l'inspirait pas vraiment. Mais deja, le garde se rapprochait d'elle pour la prendre par le bras. Décidément, c'était une habitude ici que de la prendre pour une aliéné ou quoi ?

- Tu ne devrais pas être là, tu dois rentrer au dortoir.

Mais elle avait trouvé John. Jamais elle ne le laisserait tout seul ici, sans savoir ce qu'on lui faisait. Elle n'allait pas le laisser disparaître une seconde fois. Alors, en se dégageant brusquement, elle recula d'un pas, venant heurter le bord du lit, et elle secoua la tête.

- Je reste avec lui.

Cela valait-il le coup d'essayer ? Ils en avaient le devoir, après tout. Ils devaient le faire, pour leur peuple. Leurs amis, ceux qu'ils avaient côtoyé dans l'enfer des leurs derniers jours. Mais cela valait-il la peine de prendre le risque de mourir sans même savoir s'ils étaient tous encore vivants ? Et si jamais Jack et Adèle tombaient dans un piège et mourraient stupidement, persuadés que leur acte ait sauvé des vies alors qu'en réalité, tout le monde était déjà mort ?
La jeune femme ne savait pas si elle était prête à prendre ce risque. Mais elle n'avait pas le choix. La seule chose qui l'inquiétait, c'était de devoir aller là-bas sans armes, parce qu'évidemment, ils n'en auraient pas le droit. Que se passerait-il si certains les reconnaissaient, eux qui avaient tué bon nombre de leurs congénères à coups de mitraillette ? Et s'ils voulaient fuir, que feraient-ils, faibles comme ils étaient ? Elle paraitrait pathétique, avec son bâton en guise de canne, et elle se doutait bien que le commandant ne les croirait pas crédible une seule seconde si elle les voyait débarquer ainsi, tels deux faibles jeunes descendus de l'espace.
Adèle finit par relever la tête vers le Terrien, faisant craquer ses doigts en serrant les dents.

« - Est-ce qu'on peut au moins avoir des vêtements ? Se présenter à moitié nus devant votre Chef ne semble pas réellement préférable. »

L'homme les regardes quelques instants avant de faire demi-tour, repartant dans les dédales de la grotte. Venait-il de l'ignorer, ou juste d'aller chercher de quoi les habiller ? C'était probablement la deuxième option, et en attendant qu'il revienne, elle se tourna vers le jeune homme assis à ses côtés.

« - On a intérêt à savoir ce qu'on fait, Jack. »

John lui, était un peu perdu. Ils parlaient tous trop fort pour lui, créant une sorte de bourdonnement plus que désagréable dans ses oreilles. Une envie de hurler le prit violemment, mais pourtant, il resta allongé, mou comme une poupée de chiffon, avec un taux de réaction proche du zéro. Et de l'état de légume. Une voie ses vices dirigés vers Billie oubliés avec l'arrivée du Docteur dans la salle et les cris poussés par tous ses occupants, John était retourné dans son petit monde tout en blanc, entouré de cachets volants et de bips incessants.

« - S'il n'avait pas reçu son traitement, il n'aurait pas supporté la douleur. » répondit simplement le Docteur, les yeux rivés sur John.

Lequel venait d'émerger une fois de plus, papillonnant des yeux. De quoi parlaient-ils encore ? Le brun posa son regard sur une Billie toujours autant pleine de larmes, mais surtout qui vociférait sur l'espèce de légume vert qui l'accompagnait. Lorsque celui-ci, d'ailleurs, attrapa le bras de la jeune femme en la retenant, John se vit déjà en train de se lever pour aller étrangler l'autre et lui exploser la tête contre le mur, mais il resta simplement sur le lit, son regard exprimant avec une simplicité presque alarmante ce qu'il pensait. Le choc de Billie contre son lit provoqua un tour de machine à laver avec son cerveau, qui se remit difficilement en place. Il n'était pas bien. A vrai dire, il était sûrement en manque de ses médicaments, c'était peut-être ce qui le rendait un peu groggy, et même carrément. Ne se rendant plus trop de compte de ce qui se déroulait autour de lui, le brun voulait dormir. Peut-être qu'un peu de sommeil pourrait lui rendre ses esprits. Billie voulait dormir avec lui ? Eh bien, rien n'avait changé par ici.
Après avoir passé plusieurs fois ses mains sur son visage, il finit par prendre la parole, réduisant les autres au silence.

« - J'ai faim. »

Les autres étaient-ils en vie ? C'était une bonne question à se poser, avant de décider d'y aller ou non. Mais peut-être n'était-ce pas si nécessaire que ça, car, dans le cas peu imaginable qu'ils aient tous péri dans l'attaque qui avait failli les avoir aussi, il fallait ensuite qu'ils pensent à eux. C'était peut-être égoïste, et cela ne signifiait pas qu'ils ne pensaient pas à leurs défunts amis - si tel était le cas -, mais simplement qu'ils désiraient vivre, ce qui, entendons-nous, etait totalement compréhensible. Alors bien évidemment, rencontrer la chef des Terriens pourrait être intéressant si leur peuple etait encore en vie, car parvenir à un traité de paix etait plus que nécessaire, comme ils l'avaient tous remarqué. Sans accord, c'était bien simple, ils étaient pratiquement déjà morts. Or, ils voulaient vivre, et si, par malheur, leurs amis avaient tous été exterminés, ils devaient faire le maximum pour rester en vie le plus longtemps et ne pas avoir à se battre pour passer un jour de plus. Venger leurs amis ? N'importe qui en rêverait, mais cela signifiait anéantir les Terriens, ce qui, évidemment, etait plus facile à dire qu'à faire. Car, s'ils avaient pu espérer réussir, avant, entourés de tous les autres, désormais, Jack et Adèle ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. L'une etait infirme, et l'autre défiguré. sans compter qu'ils étaient tous les deux brûlés sur une moitié du corps. Alors oui, tous les deux, ils n'iraient pas loin dans la lutte contre les Terriens.
Jack se passa donc une main dans les cheveux, avant de tourner la tête vers Adèle. Savoir ce qu'ils faisaient. Le fait est que soit ils finiraient par mourir en se battant contre les Terriens ou dans leur fuite pour leur échapper, soit ils avaient une chance de mourir en tentant de parvenir à la paix. Dans tous les cas, leur espérance de vie n'était pas très élevée. Mais dans le deuxième cas, ils avaient tout de même plus de chance d'en réchapper. Alors, en laissant échapper un soupir, il laissa retomber ses bras le long de son corps.

- On n'a pas vraiment le choix ... soupira-y-il.

Car parfois, il fallait savoir mettre la haine et la colère de côté. Ils voulaient survivre, ou bien venger leurs amis et mourir au passage ? Car la seule manière de continuer à les faire vivre, ces jeunes qui n'avaient rien demandé à personne, il fallait qu'au moins l'un d'eux vive pour faire vivre le souvenir de tous les autres. Un brun sentimental ? Le fait est que, pour le brun, c'était vrai. Et il comptait vivre, tout autant qu'il ne voulait pas voir Adèle morte. Alors il prit sa main et planta son regard dans le sien, ignorant le dégoût pour lui-même qunil ressentit quand elle posa ses prunelles sur sa face déformée. Passer outre. Passer outre.

- Mais on va gérer, comme toujours. Il le faut, de toute manière.

La brune jeta un regard noir au docteur, persuadée qu'ils auraient pu droguer John beaucoup moins qu'ils ne l'avaient fait. Ainsi, elle ne répondit pas et croisa les bras sur sa poitrine, juste près du lit du jeune homme, alors même que Jacob et la femme la fixaient du regard, ne sachant apparement quoi faire.
Mais bientôt, la blouse blanche fit un geste de la main, et le garde s'avança vers Billie, qui recula d'un pas, heurtant de nouveau le lit, mais moins brutalement que précédemment. Elle ne voulait pas partir. Car si elle le faisait, rien ne lui disait qu'ils la laisseraient le revoir. Alors non, elle ne partirait pas. Et, Jacob, voyant son manège, secoua la tête.

- Aller on sort, il a besoin de se reposer.

Mais Billie n'avait pas confiance en eux. Qu allaient-ils faire a John, une fois qu'elle serait partie ? Le tuer ? Le droguer encore pour le piquer avec elle ne savait trop quoi ? C'était bien trop risqué, et jamais plus elle ne laisserait le brun derrière elle de son plein gré. Alors, si elle devait sortir de cette pièce, ce sera de force ou pas du tout.

- Je reste avec lui, tu comprends ça ? Si c'était quelqu'un de ta famille, qu'est-ce que tu ferais ? Il a besoin de moi. Donc je reste.

Et cette fois, quand il lui attrapa le bras, Billie fut incapable de se dégager tant sa poigne etait forte. Il avait prévu le coup. Mais alors, John parla, ce qui figea tout le monde, qui le croyait dans les vapes. "J'ai faim." Mais évidemment qu'il avait faim ! Alors, avec un regard noir, Billie se tourna vers la blouse blanche.

- Et vous, vous êtes docteur ? Eh bien vous devriez savoir qu'il ne faut pas affamer son patient !

Tout ici la rendait hors d'elle, de la poigne de Jacob au regard où brûlait la méchanceté de l'autre femme. Mais elle ne partirait pas. Oh que non. Elle ne le laisserait pas une seconde fois.

Ils prendraient toujours un risque. Quoiqu'ils fassent, quoiqu'ils veuillent, ou aient prévu de faire, ils prendraient toujours un risque. Ils ne seraient jamais en sécurité sur cette Terre. Jamais.
Peut-être sa vision était-elle pessimiste, mais c'est ainsi qu'Adèle voyait leur futur, parsemé d'embuches et de pièges, si toutefois ils réussissaient à se sortir vivants de ce qui les attendait. Car il y aurait toujours quelque chose qui les attendrait, à chaque virage, à chaque orée de forêt, derrière chaque rocher. Que ce soit le feu ravageur, les lances des Terriens ou bien un autre danger inconnu provenant de la forêt.

« - Mais on va gérer. Il le faut, de toute façon. »

En appuyant bien sur ses mots, le brun avait attrapé sa main dans la sienne, et elle avait pu voir une étrange lueur dans ses yeux, mais loin de se douter qu'il pensait encore à son visage défiguré, elle ne nota pas et continua de le regarder, encore silencieuse.

« - T'as raison. » finit-elle par lâcher, lui offrant un sourire.

A peine ses mots terminés, ils purent entendre à nouveau les pas du Terrien dans les couloirs, et celui-ci revint rapidement dans la pièce qu'ils occupaient, leur jetant sans leur adresser parole un tas de fringues sur les bras. Il les toisa quelques instants avant de leur dire qu'il reviendrait lorsqu'ils seraient prêt pour aller rencontrer la Chef des Terriens, et disparu à nouveau dans les sombres dédales de la grotte.
Adèle lâcha un infime soupir avant de cherche rapidement dans le tas de vêtements qu'il leur avait donné. Ou avait-il trouvé tout ça ? La brunette continua sa quête et, avec un léger pincement au cœur, elle retrouva l'ancien t-shirt de Jack à moitié brûlé. Il ne l'avait pas jeté ? Elle resta interdite avant de le mettre de côté et de chercher de quoi s'habiller.

Groggy. Groggy. Quel drôle de mot. C'était son état actuel. Il était groggy. Et cela le faisait presque rire. D'ailleurs, il tenta de rire, sauf que le mouvement de ses côtés se soulevant lui déchira le dos, et que son rire se termina dans un petit couinement étouffé. Toujours allongé sur le lit, John ressentit une deuxième fois le choc de Billie contre le lit, et en relevant les yeux, il remarqua que le Géant vert était toujours en train de la maltraiter. Celui ne ferait pas long feu, quand il aurait retrouvé son état normal, bien différent du statut de légume qu'il occupait actuellement.

« - Vous devriez savoir qu'il ne faut pas affamer son patient ! »

Affamer ? Faim ? Manger ! C'était la seule chose à laquelle il pensait clairement, et cela l'inquiétait un peu. Il n'avait l'impression de penser qu'à bouffer, étrangement. Non, il voulait dormir aussi, mais sans un quelconque quelque chose qui le pousse à fermer les yeux. Parce que trop de calmants tue les calmants, et surtout, il ne sentait pas bien, et avait presque l'impression de planer. Quoique ça s'était atténué, et qu'il pouvait presque penser clairement. Justement, il voulait juste fermer les yeux, dormir, se reposer, et quand il se réveillerait, il voudrait juste ...

« - Jacob, lâche toute de suite Billie. Je suis désolée, je me suis sûrement trop emportée, mais la santé de John est très fragile. Nous l'avons retrouvé à la frontière de la mort et avons tout fait pour le ramener, je suppose que tu comprends très bien pourquoi il me tient a cœur qu'il ne lui arrive rien. Tu pourras rester avec lui, si tu le désires, mais tu dormiras au dortoir comme les autres en attendant qu'il recouvre la santé. »

Le Docteur Tsing avait, en même quand que ses paroles, adressé un signe à Jacob qui lui intimait de lâcher Billie, tandis qu'elle offrait un petit sourire à son patient qui émergeait lentement. Elle congédia le garde et regarda les deux jeunes lorsque la porte s'ouvrit sur une jeune femme qui portait un plateau dans ses bras. Les yeux baissés, elle le posa sur la table avant de ressortir aussi vite qu'elle était entrée. Tsing lâcha un petit soupir avant de dire aux deux jeunes qu'elle reviendrait dès que possible, et se dirigea vers la sortie.

Jack la regardait, et il crut bien qu'elle ne répondrait pas. Mais ce ne fut pas le cas car, quelques minutes plus tard, la brune finit par prendre la parole, lui disant qu'il avait raison. Mais de toute façon, vivre sur cette Terre ne s'était pas facile. Quoi qu'il se passe et quels que soient les choix qu'ils feront, ce ne sera pas facile, et croire le contraire serait se leurrer. Alors mieux valait accepter la dure réalité dès maintenant plutôt que de se prendre un mur en pleine face plus tard. Et puis de toute manière, pour avoir survécu si longtemps sur la Terre avec tous ces dangers, ils devaient bien avoir une bonne étoile. Ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne les abandonne pas en route.
Ainsi, quand le Terrien leur balança littéralement le tas de vêtements, Jack , a l'instar de la brune, s'attela a la tâche de démêler les différentes étoffes pour trouver quelque chose à se mettre sur le dos. Et, quand, parmi tous les tissus a moitié vieilli, brûlés et déchirés, Adèle sortit son vieux t-shirt, Jack plissa les yeux. Alors comme ça, cette vieille radouille n'était pas encore partie à la poubelle ? Ça l'étonnait lui-meme. Mais a vrai dire, il l'aimait bien, ce t-shirt. Alors, en déposant le tas sur le lit, il l'enfila, prenant soin de ne pas trop frotter contre ses brûlures dans son dos. Et, durant les premières secondes, il crut bien qu'il ne supporterait pas de porter quoi que ce soit, mais il finit par s'habituer, et chercha ensuite un pantalon.

- Non mais regarde-moi ces trucs ...

On aurait dit des peaux de bêtes. Mais quelles bêtes ? Il aurait été bien en peine de le dire. Ainsi, il se contenta de mettre les fourrures de côté, cherchant simplement un pauvre pantalon a mettre par-dessus le caleçon qui lui servait de seul vêtement depuis déjà pas mal de temps.

Et puis soudain, sous l'ordre du docteur, Jacob lâcha Billie avant de s'éclipser discrètement, sans un mot de plus. "Je me suis emportée". Quatre simples mots, mais qui venaient balayer l'éclair de colère dans le regard de la grande brune, qui lui expliqua alors que John avait réchappé de la mort de justesse. Et Billie voulait bien le croire, car elle-même l'avait cru mort durant plusieurs jours. Les pires jours de sa vie, au passage. Mais désormais, il était vivant, et elle ne le laisserait plus faire quelque chose d'aussi stupide que de l'assommer. Ainsi, elle hocha la tête à l'attention du docteur.

- Merci.

Mais deja, la femme s'était éclipsée elle aussi après avoir fait déposer un plateau repas pour le brun, qui semblait reprendre petit à petit ses esprits. Billie en était soulagée, car le voir si stone faisait un drôle d'effet. Ainsi, elle tira une chaise près de son lit pour pouvoir s'assoir, et elle soupira, sans savoir qu'on leur avait caché l'existence de John pour plusieurs raisons. D'abord pour tester sur lui leurs théories, et ensuite pour pouvoir mieux avoir dans la poche le groupe de 34 qu'ils avaient réussi a rapporter. Car s'ils réussissaient a avoir la confiance de Billie, ils auraient la confiance des autres. C'était là que Jacob intervenait, et que John ne devait surtout pas apparaître. Car évidemment, on les avait observé, avant de les prendre. Et ils savaient parfaitement que pour obtenir la confiance du groupe, il faudrait celle du chef. Oh, si les rôles avaient été inversés et que Billie s'était retrouvée à la place du brun, rien n'aurait été changé. Ils auraient juste trouvé une fille pour le séduire, tout comme Jacob avait été chargé de séduire Billie. Ce qui, avouons-le, n'avait pas vraiment marché.
Mais bon, il arrivait apres un tres haut level, aussi, alors il fallait être indulgent malgré tout.

Adèle continua sa recherche et regarda Jack attraper son vieux t-shirt avant de rapidement l'enfiler, ce qui étonna la jeune femme. Porter un t-shirt à moitié cramé ne le gênait pas ? Peut-être qu'il l'aimait plus que ce qu'elle ne le pensait. Elle, de son côté, chercha ses vieux mais n'en trouva aucun, concluant qu'ils avaient dut être totalement brûlés ou jetés par le Terrien. Elle fini par trouver un espèce de haut, bien trop large pour elle mais qui au moins, ne collerait pas à sa peau encore sensible. Elle l'enfila lentement avant de continuer à chercher un quelconque pantalon, tout comme Jack.

« - On dirait le même genre de fourrures que le Terrien porte sur lui. »

Elle les regarda en plissant les yeux et en mit une de côté, se disant qu'elle pourrait servir si jamais elle avait froid. En attendant, toujours seulement vêtue de son t-shirt, la brunette cherchait de quoi se mettre quelque chose sur les jambes. Cela lui fit d'ailleurs penser à sa jambe blessée, et elle arrêta ses recherches quelques secondes pour tirer ladite jambe vers elle, la remontant sur le lit devant elle. Il faudrait sûrement détacher l'attelle improvisée du temps qu'elle enfile le pantalon, et rien que d'y penser, elle fut découragée. Ca n'allait pas être une partie de plaisir ..

C'était silencieux. Et il aimait beaucoup ce silence. Ne rien entendre lui reposait simplement l'esprit. Et si son ventre n'était pas venu gargouiller au milieu de tout cela, il aurait déjà probablement réagit autrement.
En levant légèrement les yeux, il avisa Billie, qui, après avoir tiré une chaise, venait de s'asseoir près de lui. Il lui était quasiment impossible de savoir à quoi il pensait réellement à cet instant même, et refusait donc d'agir sous le simple joug de ses étranges pulsions provoqués par il ne savait quoi. Les médocs, la joie de la revoir ?

« - J'ai faim. » lâcha-t-il une deuxième fois, incapable d'en prononcer plus.

Enfin, il aurait voulu lui demander si tous les jeunes étaient en sécurité, si les Terriens étaient tous morts, et si cet endroit était sûr, et non étrange comme il tendait à le penser. Mais actuellement, il avait vraiment faim, et cela semblait la seule chose à laquelle il était capable de penser correctement, si l'on passait le reste sous silence.
A vrai dire, il espérait aussi autre chose, et d'ici, il pouvait encore voir les yeux embués de Billie, tels qu'ils l'étaient de nombreuses minutes plutôt dès qu'elle l'avait vu. Si seulement il avait pu la tirer contre lui ... Mais son dos le faisait souffrir.

Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, Jack avait remis son vieux t-shirt, aussi brûlé qu'il soit. Mais disons qu'il préférait en devoir un minimum au Terrien, et le fait qu'il leur ait sauvé la vie n'était déjà pas mal, sur leur compte. Alors autant arrêter là et ne pas abuser. On ne sait jamais. Ainsi, après avoir trouvé un vieux pantalon meme pas troué, il l'enfila, au moment meme où Adèle remontait sa jambe sur le lit en l'observant. Il comprit alors que ce ne serait pas aisé pour elle de s'habiller, et, en s'asseyant près d'elle, il lui trouva un bas qui devrait lui aller.

- Tu veux que je t'aide ?

Apres tout, elle-même l'avait aidé avec son visage, la moindre des choses etait qu'il l'aide. Surtout que c'était en grande partie de sa faute, et qu'il ne voulait pas qu'elle passe à travers cette épreuve toute seule. Mais, au fond de son ventre, une petite boule d'angoisse commençait à grossir. L'entrevue avec la chef des Tetriens approchait à grands pas, et le brun se posait de plus en plus de questions, se demandant s'ils avaient fait le bon choix en acceptant la proposition du sauvage. Mais bon, ils n'avaient plus trop le choix, maintenznt ...

Évidemment, qu'il devait avoir faim ! Si l'autre incapable ne l'avait pas nourri correctement, c'était évident qu'il devait avoir l'estomac vide, ce qu'elle finit par entendre assez distinctement en laissant échapper un sourire.
Alors, en se penchant en avant, elle attrapa le plateau et le posa devant le jeune homme, avant de l'aider à se redresser. Avec des gestes doux, précautionneux, elle fit attention à ne pas lui faire mal plus que ce qu'il n'avait deja, et, quand il dit assis, elle lui posa le plateau sur les genoux.

- Tiens.

Un autre petit sourire, et elle le regarda. C'était toujours lui. Toujours le même visage, le même sourire. Le même regard. Toujours la même belle gueule, toujours John. Tout compte fait, il n'allait pas pourrir sous terre dès maintenant, et, déjà, elle sentait que le poids de la culpabilité, du remords, du chagrin et de la colère s'effaçait d'un coup, la laissant simplement ... Comme vide, simplement illuminée de l'intérieur par cet étrange sentiment qu'elle n'avait pas voulu analyser. Car elle ne l'avait remarquer qu'après l'absence de John, et qu'elle n'avait pas voulu savoir de quoi il s'agissait, se disant que c'était trop tard. Et ça l'était. Mais plus maintenant, car finalement, John n'était pas mort.

- J'ai cru que tu étais mort ... finit-elle par souffler en essuyant un reste de larme qui roulait sous son œil.

La jeune femme resta face à sa jambe, silencieuse. Elle ne releva la tête que lorsqu'elle entendit la proposition de Jack. A vrai dire, elle hésita légèrement avant de hocher la tête, décalant sa jambe vers lui, s’attelant tout d'abord à déficeler l'attelle.

« - Je veux bien, merci. » fit-elle en lui offrant un sourire.

Son hésitation s'était portée sur le fait qu'elle savait que, tout comme elle, Jack était encore fragile et ce, aussi physiquement qu’émotionnellement. Elle ne voulait surtout pas que, en se rendant compte que sa jambe était réellement peut-être au point de non retour. Parce qu'elle, le sentait depuis qu'ils s'étaient réveillés. Ou plus précisément, elle ne sentait plus trop sa jambe. Elle avait ainsi peur que, remarquant la non-réponse de sa jambe ou l’absence de réaction s'il y allait un peu trop brusquement en voulant l'aider, il s'inquiète inutilement. Enfin, inutilement n'était peut-être pas vraiment le mot. La brunette finit donc par arriver à retirer l'attelle et la décala un peu plus loin sur le lit avant de relever la tête vers Jack, qui tenait un pantalon entre ses mains. Le calvaire allait commencer dès maintenant.

John grimaça légèrement lorsque Billie le redressa, bien malgré le fait qu'elle y aille doucement. Car après tout, il avait la totalité de son dos encore à vif, mais heureusement, les soins que lui avaient procuré les habitants du Month Weather semblaient tout de même efficaces. Il ne savait d'ailleurs pas si elle avait remarqué son dos, et se colla donc contre le fauteuil, réprimant sa douleur, pour qu'elle ne s'inquiète pas. Mais elle devait déjà l'avoir vu, lorsqu'elle était rentrée.

« - Merci. »

Et tandis que, avec lenteur, il amenait une cuillerée de purée à ses lèvres, Billie l'observait. Ou le fixait, plus précisément. A quoi donc pouvait-elle bien penser, se demanda le grand brun alors qu'il continuait de manger, mué par un instinct de survie qui lui criait de remplir son pauvre estomac.
Alors qu'il finissait son assiette, John releva la tête vers la jeune femme et remarqua une larme rouler sur la joue de celle-ci. Ses mains lâchèrent tout de suite l'assiette et les couverts, qui se reposèrent un peu brutalement sur le plateau.

« - Moi aussi. »

A quoi avait-il réellement répondu ? Oui, lui aussi avait cru mourir mais surtout, lorsqu'il s'était réveillé, il l'avait aussi crue morte. Et cela l'avait étrangement affecté. Sans plus attendre, le brun tendit le bras vers Billie, repoussant par la même occasion son plateau sur le côté, dans un geste qui exprimait tout ses souhaits.

"Moi aussi". Mais moi aussi quoi ? Billie aurait bien été en peine de le dire, tant cette réponse pouvait être a double sens. Et puis de toute façon, elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il tendait le bras vets elle, l'invitant à venir de blottir contre lui, ou du moins à le serrer dans ses bras. Ce qu'elle fit, sans une once d'hésitation, après s'être assise sur le bord du lit du jeune homme, assez grand pour supporter une paire de fesses - ~ - en plus. Et là, en faisant attention à ne pas trop effleurer son dos, Billie enfonça sa tête dans le creux de l'épaule du jeune homme, tandis que tous les mauvais souvenirs, les rêves, les cauchemars et les pensées morbides s'échappaient en flot de son esprit. C'était fini. Il n'était pas mort. Il n'était pas parti. Il était là, avec elle. Juste là. Eh oui, Billie tenait plus a lui qu'elle n'avait voulu l'avouer, qu'elle n'avait voulu se l'avouer. Mais tel etait le cas, et la réalité ne tarderait sûrement pas a la frapper.

- Ne t'avise pas de recommencer un coup pareil, finit-elle par souffler dans son cou.

Car c'était certain que jamais elle ne supporterait cela une nouvelle fois. Son esprit qui deja en avait pris un coup ne supporterait pas le poids d'une autre perte, et d'autant plus s'il s'agissait une nouvelle fois de John. Alors non, il n'avait pas intérêt à recommencer. Et cette fois, elle ferait tout pour l'en empêcher. Ou du moins beaucoup plus que ce qu'elle aurait fait précédemment, et qui n'avait pas suffi.

Avec des gestes lents et précis, Adèle retira l'attelle de fortune réalisée par le terriens, et finit par tourner sa jambe vers lui, afin qu'il l'aide à enfiler le pantalon. Mais quand il vit l'état de sa jambe sans sa soutenance ... Le brun tiqua. C'était plus grave que ce qu'il n'avait imaginé. Pourrait-elle remarcher un jour ? Là franchement il en doutait, en voyant la jambe de la brune à cet instant. Et, de noiveau, il ne Put s'empêcher de penser que tout etait de sa faute.
Mais, apres une seconde d'arrêt, il se reprit et commença à enfiler le pantalon sur la jambe d'Adèle, y allant doicement pour ne pas lui faire mal, sans se douter une seule seconde qu'elle pouvait ne rien sentir du tout.

- Ça va ? demanda-y-il ainsi, apeuré de réveiller une vieille douleur qui se serait calmée avec le temps et le repos.

Mais s'il savait en plus qu'elle ne sentait plus rien ... Jack en aurait peut-être perdu les pédales. Oui, il lui faudrait du temps pour accepter. Mais combien ? C'était dur à dire. Voire impossible pour le moment.

Finalement, sans une seule secondes d'hésitation, la brune comprit le geste du jeune homme et, venant s'asseoir à côté de lui, elle se pencha finalement pour se blottir contre lui, ce qui eut pour effet de l'enfoncer un peu dans le lit et de réveiller sa douleur, mais il ne pipa pas mot, gardant la brune contre lui.
Il inspira lentement, sentant son souffle chaud dans son cou et surtout, inhalant l'odeur de la jeune femme, comme s'il venait juste de la revoir après de longues d'absence. Ce qui, dans son esprit, y ressemblait beaucoup. Sentir son petit nez froid dans le creux de son épaule le fit sourire, et il caressa lentement les cheveux de la jeune femme, souriant légèrement.

« - Promis. » répondit-il, murmurant lentement.

Après avoir frôlé la mort de si près, le brun avait seulement envie de ne surtout pas recommencer. Cela avait été une expérience plus que terrible, et s'il n'avait pas été aussi détendu par les médicaments qu'il l'était maintenant, il aurait probablement fait une sorte de crise de panique en y repensant, ce que tout être normal ferait.
Et pourtant, s'il fallait à nouveau son peuple, serait-il prêt à se jeter dans le vide ?
Le brun continua de sourire, serrant doucement Billie contre lui.

Adèle avait simplement retenu sa respiration durant quelques instants, apeurée par une future réaction de Jack. Ainsi, lorsqu'il commença à enfiler lentement le pantalon sur sa jambe, faisant très attention à ses gestes, la brune se demanda si hurler allait le rassurer. Lorsqu'il lui demanda si ça allait, ses lèvres se pincèrent légèrement, tandis qu'elle hochait doucement la tête.

« - Mh mh, ça va merci. »

Dès qu'il commença à s'approcher de son genou, la brunette plaça ses mains sur celles du jeune homme afin de l'aider à tirer le pantalon vers ses hanches, passant doucement sur sa cuisse.
Devait-elle lui dire, ou ben garder le silence ? Elle ne voulait vraiment pas l'inquiéter, surtout qu'elle le voyait déjà péter un câble, et qu'elle ne désirait surtout pas le voir dans cet état.. Plus que quelques centimètres, et elle pourrait enfiler l'autre jambe. La brune continua de tirer doucement le tissu, ne se rendant même pas compte de la fraicheur de ses mains sur sa peau.

Jack l'aida du mieux qu'il pu, mais, évidemment, il fut bien obligé de s'éloigner légèrement quand le pantalon fut remonté assez haut sur la jambe de la brune. Eh oui, malgré tout, Jack restait quand même un gentleman - Quoi que cela pouvait être discuté -, et il refusait de se servir de cette excuse - l'aider à mettre son pantalon - pour la tripoter un peu. Et puis de toute manière, les choses étaient bien parties pour qu'il finisse par le faire sans avoir besoin de recourir à pareils stratagèmes, donc mieux valait ne rien tenter d'idiot. Surtout qu'il n'était pas non plus obnubilé par cette idée à l'instant, car, comme depuis quelques temps, une autre idée lui tournait dans la tête. C'était de sa faute. Entièrement sa faute, totalement sa faute. Et, bien qu'il essaye de ne pas vraiment le montrer, son inquiétude s'était accrue quand il avait noté que la jeune femme ne réagissait ni à son contact à lui, ni au contact de ses doigts a elle. En effet, meme s'ils venaient de se baigner dans une eau plus qu'agréable, les doigts du jeune homme et ceux de la brune avaient eut le temps de refroidir, et pourtant, sa peau nue restait définitivement vierge de toute chair de poule. Comme si, tout simplement, elle ne sentait pas les doigts du brun sur sa cuisse, ou ses doigts a elle. Comme si elle ne sentait rien.
Ainsi, quand elle eut presque terminé, il releva la tête vers elle, tentant de noter un petit changement dans son regard, qui pourrait lui indiquer qu'elle n'avait pas mal et ne souffrait pas de son infirmité temporaire - où du moins l'espérait-il.
Mais déjà, le Sauvage revenait, et Jack s'empressa d'enfiler un pantalon pris au hasard dans le tas, qui se trouvait être une pièce basique récupérée il ne voulait savoir où.

- Allons-y, fit l'homme sans plus de cérémonie.

Billie était bien. Ainsi blottie contre celui qu'elle avait cru mort, elle se sentait apaisée, soulagée, et toute la peine du monde s'était envolée de ses épaules. Alors, le souffle lent et régulier, elle profita simplement de le sentir contre elle, de sentir sa main la serrer contre lui, ne souhaitant de toute manière pas le lâcher pour le moment. Le croire parti pour l'au-delà avait été une épreuve qu'elle n'aurait jamais imaginé si difficile, et, s'il avait vraiment été mort, Billie aurait peut-être fini par péter un plombs, si personne ne lui était venu en aide. Mais, mieux qu'un psy ou qui sure soi d'autre, elle avait trouvé John lui-même. Lui qui avait occupé toutes des pensées les plus morbides, affreuses, horrifiantes. Mais il était de nouveau là, avec elle, et elle était de nouveau contre lui, dans ses bras, comme ils avaient dormi tant de fois ensemble.
La nuit qu'elle venait de passer a Mont Weather avait d'ailleurs été de loin sa pire nuit sur Terre, mais maintenant qu'il était là, elle ne doutait plus de ne plus réussir à s'endormir.
Alors, en respirant calmement, elle ferma un instant les yeux, sans oser bouger, aillant toujours peur au fond d'elle qu'il ne s'évapore en un clin d'œil si elle s'éloignait ne serait-ce que quelques pas.

- Il faut qu'on sorte d'ici ... finit-elle par souffler, ne pouvant s'empêcher de partage ses doutes avec lui.

Car ça, ça n'avait pas changé. Elle ne leur faisait pas confiance, et était convaincue que quelque chose ne tournait pas rond, ici. Alors elle voulait avoir l'avis - même s'il n'était pas très objectif - de John. Et elle pourrait lui expliquer ses doutes, aussi, que peu des jeunes avaient réussi a vraiment comprendre. Ils étaient simplement content d'être en vie, d'avoir à manger et de quoi s'habiller, de pouvoir se doucher et dormir tranquille. Sauf que Billie n'y croyait pas, à cette gentillesse soudaine.

Adèle avait fini par, avec le temps, arriver à refouler ses expressions. Et à en créer des nouvelles, aussi. Ainsi, elle ne laissa aucun signe qui permettait à Jack de comprendre l'inquiétude qu'elle ressentait à propos de sa jambe. Ils faisaient une bonne paire, tous les deux, a s'inquiéter chacun de leur côté sans rien laisser transparaître. Quoique si la jeune femme avait ne serait-ce qu'appris que Jack s'en voulait encore, elle l'aurait très mal pris et aurait tenté de le rassurer encore une fois. Car si elle était inquiète, elle considérait ses propos fondés, tandis que ceux de Jack eux, n'étaient pour elle que du vent, comme elle le lui avait déjà expliqué : ce n'était de la faute de personne.
La jeune femme laissa un petit sourire s'échapper de ses lèvres lorsqu'elle nota que le grand brun s'était écarté alors qu'elle finissait de remonter son pantalon, notant cela avec une certaine satisfaction, légèrement amusée. Mais ce n'était pas le temps aux amusements, car dans quelques minutes, ils iraient rencontrer la chef des Terriens.
Toujours assise, Adèle s'empressa de nouer rapidement sa grande chevelure brune en une longue tresse qui pendait sur son épaule droite. La brunette rattrapa l'attelle improvisée de l'homme avant de la passer sur son pantalon, la serrant jusqu'à presque couper le sang qui circulait dans cette partie de son corps. De toute façon, elle ne sentait rien, et si elle voulait avancer correctement, il fallait que sa jambe soit droite comme un piquet car ainsi, la jeune femme n'aura qu'à la tirer. Elle releva légèrement la tête lorsqu'elle remarqua l'arrivée du Terrien qui les gardait prisonniers, et elle se releva en grinçant des dents, attrapant une beau de bête qu'elle jeta négligemment sur ses épaules, au cas où il ferait froid. Il ne manquait plus que quelques peintures sur son visage, des traces de combats et une coiffure bien relevée, et elle pourrait presque être prise pour l'un d'entre eux. Si elle avait été plus grande aussi, et moins pale. Elle tourna la tête vers Jack après les paroles du Terrien, une mine un peu anxieuse sur le visage.

« - Allons-y » répéta-t-elle lentement.

Ses yeux se tournèrent une fois de plus vers celui qui l'avait accompagnée depuis son arrivée sur Terre, et sa main chercha celle de brun avant de la prendre dans la sienne, tandis qu'elle tenait le bâton de son autre main, ce qui l'aiderait à avancer en cas de problème.
Elle lâcha un petit soupir avant de commencer à suivre le Terrien, ses pensés occupées à réfléchir à ce qui se passerait lorsqu'ils finiraient par arriver auprès de la Terrienne. Seraient-ils immédiatement tués ? Ou bien les torturerait-on ? Ou avaient-ils une chance de survie ?

La sentir blottie contre le lui, c'était presque le pied. A vrai dire, rien que de sentir son visage et son souffle effleurer son cou et le creux de son épaule, ça le faisait sourire. Peut-être était-il juste heureux de la revoir, et surtout, d'être en vie.
Si certains usaient la DMT pour ressentir le sentiment de mort imminente, lui l'avait vécu comme aucun de ses amis n'avaient du le vivre. Il en avait réchappé, mais il se doutait bien qu'il en avait aussi hérité de nombreuses séquelles, qui ne s'effaceraient sûrement jamais avec le temps, mais qui le rendraient peut être plus ... Fort émotionnellement ? Il l'espérait sincèrement, car il préférait finir avec des airs de brute que de ressembler à un légume craintif toute sa vie. Quoiqu'il en soit, il se sentait déjà mieux, et surtout un peu moins stone. Quoiqu'il ait toujours beaucoup de mal à se concentrer ... Et à se contrôler. Le brun continua de serrer Billie contre son torse, prenant de grandes inspirations comme si l'odeur de la brune était une drogue pour lui et que, longtemps privé, il avait fini par retrouver sa dose. Ses mains serrées autour du corps de la jeune femme lâchèrent du lest et remontèrent lentement sur celui-ci, atteignant finalement la tête de Billie. Et tandis qu'il caressait doucement ses cheveux et l'orée de son cou, le brun écoutait ses paroles. Partir ? Pourquoi partir ? Elle aussi avait-elle été piquée à plusieurs reprises ou se faisait-il de simples idées ? Ou bien elle aussi était suspicieuse ?

« - Pourquoi ? » fit-il doucement.

Partir. Pour le moment, il n'avait été que dans une seule pièce de l'endroit où ils se trouvaient, il ne pouvait donc pas, au contraire partager les doutes de la jeune femme. Ainsi, il ne voyait rien de si mal que ca, à part les étranges marques de piqures qu'il avait sur les bras, mais encore une fois, il n'était pas sur de leur origine, et prévoyait peut être un complot totalement inexistant.
Et puis de toute façon, il se voyait mal bouger, dans l'état dans lequel il était.